@JL. Reporte toi au sketch de Sylvie Joly : Catherine.
"J’ai
eu peur un temps, je l’avoue, que Delphine soit terriblement jalouse
de moi. Mais ce qu’il fallait simplement, c’est qu’elle ne se sente
pas trop écrasée. Je lui ai laissé espérer, sans trop insister
évidemment, avec tact, qu’elle aussi, peut-être... serait ravissante
un jour. Évidemment, ça m’agace parfois, de voir Delphine copier
mes gestes, mes attitudes, mon maquillage, même me chiper mes robes,
même mes jeans le petit chameau . Mais elle est tellement, tellement
heureuse d’essayer d’être une Catherine numéro deux. Et j’aimerais
tant qu’elle y parvienne. J’aimerais tant qu’elle soit, plus tard,
pour son mari, ce que je suis pour Philippe."
Mais ce texte sec ne vous rend pas la voix si parfaitement travaillée
dans les intonations du seizième arrondissement, de cette actrice
dotée d’une oreille phénoménale.
Cette jalousie
commence largement avant que l’enfant jalousé devienne compétiteur
sexuel ou compétitrice sexuelle, cela commence comme
une jalousie de grand frère à petit frère, ou de grande sœur à
petite sœur. Dans nombre de
peuplades d’Afrique, les femmes d’âge
mûri règlent radicalement
la question de la concurrence sexuelle
des
plus jeunes, en leur excisant le clitoris.
Un exemple est historique,
de jalousie féroce d’une mère contre sa bru : Blanche de
Castille multipliait les interdits conjugaux contre son fils, Louis
IX et contre sa bru Marguerite de Provence. Elle tenait à maintenir
son fils en pucelage perpétuel, ou du moins abstinence sévère. De
toutes les résidences royales, Louis et Marguerite préféraient de
beaucoup le château où ils n’étaient séparés que par un
escalier en vis, privé. Le clinicien a les oreilles qui remuent
lorsqu’il lit que quelques années plus tard, Marguerite de
Provence fit subir à sa bru (Isabelle d’Aragon ?) la même
maltraitance anti-sexuelle. Le contage de la maladie mentale est bien
plus culturel que génétique.