On vit une époque formidable : au petit peuple, le secours quotidien en
faveur des « restos du cœur », le Secours Populaire, ATD Quart Monde. Aux
grands mécènes, qui possèdent, la gloire et leur nom gravé dans le
marbre.
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A l’auteur,
Cela, en effet, n’a que trop duré, et je trouve que cela suffit. Il est certain qu’il y a des pauvres en France, et il est non moins certain que le pays regorge de richesses. J’étais hier au Louvre où j’ai passé une heure dans les salles où sont exposées les peintures de Poussin et du Lorrain, et j’étais fort éloigné de penser à ces sortes de choses, mais votre article, d’un seul coup, change mon point de vue.
Trois ou quatre seulement des tableaux qui sont là, s’ils étaient vendus, vaudraient bien plus que les sommes réunies pour la réparation de Notre-Dame. Que dire du musée entier ?
Je serais partisan de tout vendre, pour éliminer d’un seule coup et définitivement la question de la pauvreté. Mais il convient avant tout ne pas accepter que ces oeuvres du patrimoine national rejoignent les collections privées de ces salauds de riches mécènes.
Les tableaux et les sculptures du Louvre, pour que l’opération présente toutes les garanties morales qu’on peu souhaiter, ne doivent être vendus qu’aux plus démunis, en leur consentant éventuellement toute sorte de facilités de paiement. Crédit gratuit sur vingt ans ou plus, parce qu’un simple tableau de Claude François par exemple, peintre médiocrement connu qui vécut dans l’entourage de Simon Vouet et de Poussin, ça coûte quand même beaucoup plus cher qu’une bagnole neuve.