Aux lecteurs.
Il ne s’agit pas de critiquer mais de constater.
Voici des éléments officiels qu’il suffit de lire pour réaliser la nature de ce monde frelaté rêvé par des gens dont le bonheur deviendra réalité lorsqu’ils auront transformé Paris en « BoboCity ».
https://www.api-site.paris.fr/paris/public/2018%2F8%2FAnnexe_5b-_Strat%C3%A9gie_tourisme_2022.pdf
Des considérations très solides, très sérieuses, des analyses intelligentes ont été écrites sur cette question passionnante que représente le géotourisme dans les grandes villes comme dans les petites.
Prenez le temps de lire ce qui suit :
http://geotourweb.com/nouvelle_page_124.htm
« Ce
que j’aime à voir dans une ville, ce sont ses habitants ».
Dans les « Mémoires d’un touriste
» Stendhal, insatiable voyageur,
parlait du « délicieux
plaisir de voir ce que je n’ai jamais vu... ».
Voir ce que chaque visiteur comme chaque habitant peut très bien n’avoir jamais vu, pourquoi-pas ? Il ne saurait être question de priver l’amateur d’art, le touriste, celui qui vient sentir l’atmosphère d’un lieu du plaisir de la découverte.
Venise crèvera de ses visiteurs. Faudra-t-il attendre le chavirage d’un navire du genre Costa Concordia sur la Place Saint-Marc, détruisant (tout est possible, sachez le) le Palais des Doges, pour que l’on comprenne l’engeance que représente trop de monde dans certains lieux ?Quand bien-même les navires de plus de 50.000 tonnes (!) auront bientôt l’obligation d’aller décharger leur cargaison de passagers à Porto Marghera, imagine-ton ce que représentent les nuisances de plusieurs dizaines de milliers de passagers ?
cf. photos ci-dessous :
https://www.independent.co.uk/travel/news-and-advice/venice-cruise-ship-ban-55-tonnes-marghera-port-where-is-it-italy-a8044026.html
https://www.telegraph.co.uk/news/2017/11/08/giant-cruise-ships-diverted-away-venices-historic-centre-catch/
Paris crève déjà de son tourisme. L’incendie de Notre-Dame n’est en réalité vécu par les « professionnels du tourisme » que comme un manque à gagner.
Rachid Temal, sénateur du Val-d’Oise, estime que « le drame de
Notre-Dame de Paris pourrait avoir un impact négatif sur le tourisme à
Paris et en France ». Selon lui, « il faut une communication
massive et positive en France, et vers les nombreux marchés émetteurs
pour leur parler des richesses touristiques et la beauté de notre pays ».
Traduisez : « Pitié pour notre tiroir-caisse ! Notre chiffre va baisser ! Revenez ! »
http://www.quotidiendutourisme.com/france/notre-dame-de-paris-les-professionnels-du-tourisme-attristes-et-mobilises/186075
Est-il nécessaire pour autant de transformer les villes, dont Paris, en une sorte d’immense galerie commerciale, un système insatiable de régulation et de ponction de flux financiers dont l’alibi serait le « beau », « l’atmosphère ludique », le cauchemar touristique distillé par des édiles-décideurs qui n’ont que le mot profit en tête ?
Le registre de l’émotionnel a bon dos.
Renaud Bouchard