Ils sont forts parce que nous sommes faibles.
Le plus grand problème avec le harcèlement individuel ou collectif est le peu de réaction de la part des salariés et surtout le manque de solidarité entre collègues.
Quand un collaborateur est pris pour cible, personne ne moufte, personne pour témoigner. Les plus téméraires offrent des paroles de consolation mais ajoutent, tu comprends, j’ai deux mômes en bas âge, je rembourse ma maison etc.
Pire, la personne harcelée est insidieusement mise au ban de l’entreprise par ses propres collègues. Elle est devenue indésirable. Ceci n’est pas une critique, mais une constatation. L’esprit reptilien des humains fera toujours qu’ils préfèreront se mettre du côté des chefs que de leurs cibles. Même si les chefs sont des ordures. Chacun se protège.
Je le sais parce que, comme beaucoup d’autres qui n’osent pas le dire, je l’ai vécu. Et j’ai même été témoin d’un suicide presqu’en direct, un saut fatal du 4ème étage. Et le silence a continué. Devenu insoutenable quand même. On peut avoir un esprit reptilien et une conscience.
Je souhaite juste que de temps en temps, les collègues écoutent plus leur conscience que leur esprit reptilien. Pas facile, mais tellement salvateur au final. Le soutien et la solidarité des collègues peuvent sauver des vies, ou juste les rendre plus supportables dans des moments difficiles.
Quant aux ordures qui se prennent pour des chefs, qu’ils crèvent. D’un cancer douloureux, d’un Alzheimer fulgurant et humiliant, d’un platane en pleine tête, peu importe, le monde se portera mieux sans eux.