@Pale Rider
Je suis tout à fait d’accord avec vos observations. Le monde civilisé à l’époque de la rédaction de la Bible n’a rien à voir avec le nôtre, et c’est la même rhétorique guerrière qui s’observe aussi depuis des siècles dans les inscriptions des temples égyptiens qui racontent toujours, sur un mode épique, les guerres toujours victorieuses des rois du haut et du bas pays. Or, ce monde, aux alentours de la XIXe dynastie (celle des Ramsès), était plutôt paisible et, dans ses guerres, beaucoup moins cruel que beaucoup d’autres. On n’hésite pas à montrer le roi seul face à des milliers d’ennemis, complètement encerclé, et les massacrant l’un après l’autre (Ramsès II à la bataille de Qadesh, par exemple). Est-ce une peinture de la réalité historique ? J’en doute.
Me font beaucoup rire, sur ce site, les fantaisistes qui dénoncent la violence des livres de Josué et des Juges. Tout cela, comme Josué obtenant de Dieu que le soleil s’arrête dans sa course, est-il bien « historique » ?
Dans la Chanson de Roland (XIe siècle), le premier grand texte de la littérature française, l’archevêque de Reims abat sa grande épée sur le casque d’un ennemi, le fend, et non seulement ce qui est dessous jusqu’à la selle du cheval, mais le cheval lui-même, qui est coupé en deux. Les deux moitiés du cavalier et du bourrin se séparent comme les deux moitiés d’une pastèque sous le couteau du cuisinier. Cela est-il un récit bien fidèle des guerres de l’époque et de leur épouvantable cruauté ?