@Pale Rider
J’avoue que je ne vois pas très bien qu’il puisse y avoir un quelconque rapport entre ce que j’écrivais dans ma première intervention et la parabole du serviteur impitoyable, dans Matthieu. Ou, dans l’Evangile de Marc, une réflexion de Jésus qui pourrait se résumer par « nul n’est prophète en son pays » ! La numérotation des versets des évangiles doit pourtant être un peu moins variable que celle des versets du Coran ! Quelque chose m’échappe, et il doit y avoir quelque part une espèce de malentendu.
Je suis athée autant qu’on peut l’être, mais ça ne m’empêche pas de m’intéresser beaucoup aux conceptions théologiques, lesquelles sont en général assez mal comprises. Le nombre de stupidités que j’ai pu lire sur ce site, touchant à la compréhension de la Bible et de l’histoire des religions, est impressionnant. La plupart des gens, qu’ils soient croyants ou pas, racontent volontiers n’importe quoi.
Dans cet article, par exemple, un parallèle est établi entre les « religions » de l’antiquité et le monothéisme. Mais ce qui frapperait plutôt immédiatement, c’est qu’il n’y a aucun rapport entre la foi chrétienne, à Rome, et le sentiment que pouvaient inspirer aux citoyens les dieux d’importation hellénique ou égyptienne. Paul Veyne a écrit tout un bouquin sur la question de savoir si les païens croyaient en leurs dieux. Sa réponse est qu’ils y croyaient sans y croire, et pour comprendre cet état d’esprit, il faudrait peut-être comparer cela aux pratiques « religieuses » en Extrême Orient, et par exemple au Japon. Les shintoïstes, qui sont souvent en même temps bouddhistes, ne croient évidemment plus à l’existence des Kamis, mais les manifestations de leur culte sont si poétiques et si charmantes qu’elles peuvent très bien perdurer dans un monde où les processeurs ont désormais partout remplacés ces antiques génies de la nature pour qui on déposera encore des offrandes au pied des grands arbres.