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Commentaire de phan

sur Test de Confiance pour le Droit international


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phan 22 mai 2019 20:21
Les EAU jouent un rôle de premier plan dans les opérations militaires de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite au Yémen. Depuis mars 2015, cette coalition a bombardé de manière indiscriminée des habitations, des marchés et des écoles, entravé l’acheminement de l’aide humanitaire et utilisé des armes à sous-munitions largement interdites. 
En dépit des violations persistantes des droits humains commises par l’Arabie saoudite et par les EAU, la France, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, continue à leur vendre des armes. En juin 2018, le quotidien français Le Figaro a affirmé que des éléments des forces spéciales françaises étaient sur le terrain au Yémen, aux côtés des forces des Émirats.
La France devrait cesser de livrer des armes et des munitions aux EAU s’il existe un risque substantiel que ces armes soient utilisées au Yémen pour commettre ou faciliter la commission de graves violations du droit international humanitaire ou du droit international relatif aux droits humains.
Malgré ses efforts considérables pour présenter les EAU comme progressistes et tolérants, le prince héritier Mohammed ben Zayed al Nahyan, qui en est le dirigeant de facto, a largement échoué à améliorer le bilan de son pays en matière de droits humains.
Au niveau national, les autorités des EAU ont mené depuis 2011 une offensive en règle contre les libertés d’expression et d’association. En 2014, les EAU ont adopté une loi antiterroriste donnant aux autorités le pouvoir de poursuivre en justice comme terroristes des opposants pacifiques, des dissidents politiques et des activistes des droits humains. Les habitants des EAU s’étant exprimés sur les questions de droits humains courent de sérieux risques d’arrestation arbitraire, de disparition forcée, d’emprisonnement et de torture. Beaucoup d’entre eux purgent actuellement de longues peines de prison ou ont quitté le pays sous la pression.
En mars 2017, les EAU ont arrêté Ahmed Mansoor, un défenseur des droits humains dont l’action a été primée, sur des accusations relatives à ses prises de position et l’ont détenu au secret pendant plus d’un an. Il a été condamné à dix ans de prison le 29 mai 2018 pour des crimes qui semblent violer son droit à la liberté d’expression.
Les tribunaux des EAU ont également prononcé une peine de dix ans de prison en mars 2017 contre un universitaire de renom, Nasser ben Ghaith, que les autorités avaient fait disparaître de force en août 2015, pour des chefs d’inculpation qui incluaient des critiques pacifiques des autorités émiraties et égyptiennes.
Le 4 octobre, le Parlement européen a adopté une résolution aux termes vigoureux appelant à la libération immédiate de Mansoor et de tous les autres « prisonniers de conscience » aux EAU. Cette résolution exprimait l’inquiétude du Parlement quant au fait que « les attaques contre les membres de la société civile, notamment les efforts pour réduire au silence, emprisonner ou harceler les activistes des droits humains, les journalistes, les avocats, ainsi que d’autres citoyens, sont devenues de plus en plus fréquentes ces dernières années. » Elle affirmait que les institutions européennes devraient faire du respect des activistes des droits humains « une condition préalable à tout nouveau renforcement des relations entre l’UE et les EAU. »
En outre, malgré quelques réformes dans ce domaine, de nombreux travailleurs migrants aux salaires très bas demeurent extrêmement vulnérables au travail forcé. Le système du kafala (parrainage des visas) a pour effet de lier les travailleurs migrants à leurs employeurs. Ceux qui quittent leur employeur sont passibles de sanctions pour « abandon de poste », y compris d’amendes, de peines de prison et d’expulsion. Une loi de 2017 a élargi le champ d’application d’importantes protections sociales aux employées de maison, qui étaient précédemment exclues de telles garanties, mais ses dispositions restent plus faibles que celles du droit du travail du pays.

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