@Fergus
Bonjour
Millet est un témoin de son temps. Il rend avec beaucoup d’esthétisme la condition alors sacré, quasi religieuse du paysan, qui dans l’imaginaire, est en rapport avec les forces de la terre. En lien avec ce qu’on apprenait religieusement encore enfants, à l’époque où l’on faisait encore de l’histoire, dans les écoles. Je pense à la déclaration de Sully, le ministre d’Henry quatre, ( promoteur de cette fameuse poule au pot du dimanche, dont la mort nous apparaissait comme le comble de l’injustice) : « Labourage et pâturage sont les mamelles de la France »....
La terre est sacrée alors. Elle le restera longtemps. Avant que tout bascule et qu’on arrive à l’époque actuelle, avec ses épandages de pesticides, ses terres stériles, ses fonds d’investissements.
Le métier de paysan a perdu sa religiosité. Zola déjà, dans « la terre » avait pris le pendant de la fascination, en montrant comment l’atavisme, et la spéculation, le cynisme et les esprits obtus, étaient aussi présent à la campagne qu’à la bourse. On ne lui pardonnera jamais, préférant les belles peintures de Rosa Bonheur, celle présente à Orsay par exemple, avec ses six chevaux de labour, hallucinante c’est vrai de précision, et de métier bien fait. Cette année, le mouvement « sauvons les coquelicots » permettraient à des peintres de faire de jolis compositions, à la mode Rousseau, chaque manifestant ayant sa cocarde sur son veston. Il faut savoir ce qu’on aime, comme disait Ferrat.