En moins d’une semaine, la justice française a donné une étrange image de ce que l’on entend par le mot justice.
Vincent Lambert
On peut se lancer dans de grandes digressions philosophiques pour savoir si le corps est habité par une âme. On se souvient que l’Église a pendant des siècles nié aux femmes l’existence d’une âme. Dans le procès de Valladolid, la même Église penchait pour nier une âme aux Indiens.
Il y a encore beaucoup d’autres exemples sordides dans l’Histoire.
Mais si l’on fait appel au simple bon sens, on sait que pour tuer un être humain, la seule méthode est de tuer son corps. Peu importe l’état physique de ce corps, on ne tue ni son âme ni son degré de conscience.
Vincent Lambert a été tué… et le plus horrible c’est la présence au rang des bourreaux de juges et de médecins. À ce train-là, on est bien mal à l’aise pour définir la frontière entre les corps qui sont autorisés à vivre (ceux qui sont en « bonne santé ») et ceux que l’on peut tuer (ceux qui ne répondent plus à ce critère de la « bonne santé »). Mais qui a le pouvoir de définir cet état de « bonne santé » ?
Tapie
Pendant des années, des dizaines de magistrats et de policiers ont traqué Tapie et ses complices. Pendant des années, ils ont montré leur détermination à accomplir leur mission… Mais voilà, une seule personne : un autre magistrat a, en quelques lignes, nié leur travail et dans une décision, qui restera dans les annales, a déclaré que les preuves étaient insuffisantes. Donc, il faut comprendre que pendant des années des magistrats et des policiers n’ont pas été capables de s’apercevoir qu’ils n’avaient aucune preuve tangible contre Tapie et compagnie. Cela veut-il dire que tous ces magistrats et tous ces policiers étaient « aveugles » et que seule la dernière magistrate a été « clairvoyante » ? La question reste posée…