@Séraphin Lampion
De plus à La Bastille il n’y avait plus personne :
Le 14 juillet 1789, la forteresse ne comptait que sept prisonniers : quatre faussaires, dont le procès était en cours d’instruction ; deux fous, Auguste Tavernier et Francis Xavier Whyte dit chevalier de Whyte de Malleville ; le comte de Solages, un noble, criminel, enfermé à la demande de sa famille, probablement pour inceste. Les autres prisonniers, comme le marquis de Sade ou Anne-Gédéon Lafitte de Pelleport avaient été transférés ou libérés peu avant. « Quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice . Ainsi, une légende noire enveloppait la forteresse et en faisait le symbole du despotisme ministériel ou de l’arbitraire royal. Cette image, dont témoignent les cahiers parisiens explique pour une part l’« émotion populaire » de cette journée du 14 juillet.
Les autres prisonniers, comme le marquis de Sade, ont déjà été transférés. Déçus de trouver ces prisonniers en nombre si faible et manquant de prestige, les émeutiers en inventent un faux],
appelé comte de Lorges, « un malheureux vieillard qui fut trouvé chargé
de chaînes, à moitié nu, avec des cheveux et une barbe de divinité
fluviale, au fond d’un cachot où ne pénétrait pas la lumière et dont les
murailles suintaient l’humidité […]. Le misérable vieillard, qui gisait
là depuis des années et des années, fut comme de juste porté en
triomphe par les amis de la liberté aux acclamations d’un peuple en
délire "