Réponse à Ddacoudre, sur son texte du 18 juillet 2019
Partie 1
Premier paragraphe impressionnant, infiniment juste, expimant sobrement l’aspect mortifère de l’inégalité sociale, qu’on peut hegeliennement considérer comme vie de la mort.
Vous n’avez pas volé votre titre de poète, cher Ddacoudre. Pardonnez la brosse à reluire qui rappelle toujours cette inégalité d’une manière ou d’une autre, mais cela m’a donné l’envie de lire la suite.
Vous faites dans ce texte une intéressante comptabilité, vous vous ne tenez peut-être aps asses compte des idées que les gens ont dans la tête, et qui les font accepter ou non de vivre ensemble. Je ne crois pas qu’on puisse additionner comme cela au kilomètre carré des gens (des corps vivants) sans tenir compte de ce qu’ils ont aussi dans la tête (leurs idées).
Les idées ont des propriétés physiques étonnantes. Prenons une luge, poussons-la dans une descente qui va vers un précipice, il n’y a pas loin de 100% de chances qu’elle finisse dedans. Mettez-quelqu’un sur la luge dans les mêmes conditions, normalement on peut s’attendre à des chiffres très différents et à un comportement qui défie (réellement, donc physiquement) les lois physiques. Le pouvoir des idées est donc grand.
Entassons des gens au kilomètre carré sans tenir compte de leurs idées et avis propres, il y a de fortes chances qu’on n’ait pas la tranquillité monégasque.
Ces idées que les gens ont dans la tête sont parfois si fortement ancrées que les gens ne changeront peut-être jamais d’avis à leur sujet, notamment en cas de trauma alors qu’on était jeune, et que l’idée bouche un trou, colmate la brèche. Il y a heureusement des gens capables de changer d’avis, et c’est la majorité, et c’est tant mieux. Mais il y en a, quand on les croise sur internet dans des discussions, on a envie de le leur dire "Bonjour et adieu, bonne réincarnation !" en espérant que celle-ci existe, parce que pour cette vie-là, ça paraît foutu. Rester à parler avec eux, c’est perdre son temps d’une vie qui en a si peu.
La vie c’est important, elle est brève et passe à une vitesse folle, et en occident, personne ne prévient plus de cela. On a à peine le temps de se dire en 1963 que décidément, cet Adamo risque bien de détrôner Johnny Hallyday l’idole, que déjà c’est la House, et puis c’est fini pour l’éternité, pas de seconde chance. Autrefois, quand il y avait des chrétiens en France (il doit en rester quelques milliers au grand maximum, je calcule très large exprès, je parierais plutôt pour quelques centaines), c’est chaque jour qu’on entendait dans sa tête « maintenant comme à l’heure de notre mort », et chaque jour était l’attente, l’espoir de pain, de temps donné, et de l’importance d’être avec les autres dans un cadre de générosité. Tout ceci était peut-être bien issu de lointains souvenirs des âges premiers d’avant l’agriculture, même si le mot « pain » nous égare un peu. En tout cas c’était intelligent (au sens de vivre en bonne intelligence). Mais maintenant, avec la razzia capitalistes, voilà que l’humain se croit éternel et divin, s’endette à mort pour la vie, sans doute parce qu’il croit qu’après avoir remboursé sa maison il pourra enfin commencer à vivre. Mais non, c’est la mort qui nous attend, fatigués, épuisés, aigris, et ne croyant plus en rien de réconfortant.
Dans ce cadre lamentable, nous nous n’avons presque plus d’idées du tout, celles qui restent sont souvent fausses, et nous ne pouvons et savons donc plus penser, faute d’exercice. Le peu d’idées qui restent sont bloquées dans les rares cases disponibles. Avec des idées pétrifiées, pas de souplesse, pas de discussion. D’où la tendance toujours plus grande à se regrouper par affinités pour répéter comme des perroquets la même chose, au lieu de parler avec des gens d’avis différents, et la stupidité qui consiste à dire le RN est « fasciste » ou que le PS ne comprend que des « imbéciles bavards » et la droite des « voleurs » et les banlieues des « racailles », et que les familles musulmanes sont « islamistes », alors que généralement ce sont des compatriotes éclairés et généreux (une des rares bonnes choses que fait LFI est au moins d’aller parler avec eux en toute simplicité, entre voisins. Les gens de LFI, ayant la chance de ne pas être riches, habitent dans les mêmes quartiers).
Or, quand vous faites de la démographie, je crains qu’on ne s’éloigne un peu de cette réalité (de l’importance des idées, et de leur pétrification aujourd’hui).
"La France compte 67 millions d’habitants soit 104 habts au km2, au 100ieme rang des pays du monde. Monaco au 2 ieme rang avec 15 883 hbts au km,2. Nous voyons nettement que quand il s’agit d’accueillir la richesse du monde les difficultés de cohabitations s’aplanissent. (...) Avec les densité de population que j’ai données, vous y croyez toujours que l’on n’a pas la place d’accueillir des humains ?"
Juste après « aplanissent », il faudrait dire "parce qu’ils ont les mêmes idées" (notamment sur la richesse), comme les travailleurs pauvres qui vivent dans des micro-surfaces d’appartements divisés en Asie sont contraints d’avoir la même idée sur la vie et sont donc d’accord entre eux. Certes, c’est un beau défi pédagogique et humain de vouloir contraindre à faire vivre ensemble un raciste fanatique anti-arabes et un djihadiste (on pourrait donner d’autres exemples parlants mais je ne veux blesser aucune communauté) mais je crains que ça ne se termine mal, surtout si, conformément à leur définition, ils ont sous la main un peu plus que la force de leurs poings et sont assez bons au tir sur cibles fixes et en mouvement.
Comptabiliser les humains au kilomètres carrés pour en tirer des conséquences, c’est encore une attitude « comptable », et il faut faire attention à ne pas faire le jeu de ce que l"on veut combattre. Une phrase comme " les 4 milliards de Chrétiens et de Musulmans trouveront leurs places dans la France Insoumise qui place l’Humain au centre de son action" ne mériterait-elle pas d’être quelque peu tempérée ? Car la question est celle des idées qu’auront ces gens. Ce que la république (tout court) ou les religions appellent les valeurs partagées, par exemple...
Par ailleurs, je n’ai, moi,
aucune envie d’être obligé de passer la journée avec quelqu’un que je ne
connais pas et de partager une cuisine communautaire comme ce fut
cauchemardesquement le cas en URSS, je considère que j’ai des droits, et tout
particulièrement celui qu’on me foute la paix si je n’emmerde personne. Je
serais néanmoins peut-être le premier à aller participer à réaliser des repas
communautaires pour ceux qui en veulent, du moment que ce n’est pas dans mon
appartement ou ma maison, où je veux pouvoir bouquiner tranquillement, écrire, etc.
23/07 11:43 - Hervé Hum
@ddacoudre Nous n’avons pas le même point de vue et soit les deux sont faux, soit un de (...)
22/07 13:19 - ddacoudre
@Hervé Hum Bonjour L’homme animal fait la compétition avec ses semblables mâle pour une (...)
22/07 10:54 - Hervé Hum
@ddacoudre Libre à vous de vous voiler la face ! Mais vous confondez beaucoup trop les (...)
20/07 10:29 - Jonas
@ddacoudre "Bonjour Toutes les nations sont faites immigrés" Bonjour, non, las nations ne sont (...)
20/07 04:15 - ddacoudre
@Jonas Je te l’accorde nous n’avons pas du être des pionniers en la matière (...)
20/07 04:12 - ddacoudre
@Prudence Bonjour J’espère que tu as bien jardiné. J’ai eu l’occasion (...)
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