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Commentaire de HClAtom

sur La Phobie de l'échec à l'ère Numérique


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HClAtom HClAtom 17 août 2019 14:30

Je rejoins votre analyse, et je dirais même que l’expérience n’est rien d’autre que la somme des échecs. 

Vous avez raison aussi à propos nos grands scientifiques. Pour parvenir à écrire une vérité, il leur faut des dizaines de milliers d’heures de travail, c’est à dire des dizaines de milliers d’heures passées à se tromper. La fable du génie gravissant la montagne, et portant son regard sur l’horizon avant de s’écrier « Eureka ! », puis de descendre des sommets avec la vérité absolue et définitive sous le bras, tel Moïse avec les tables de la loi, c’est un tissus de sornettes pour les livres d’enfant. La réalité c’est qu’ils sont toxicos à leur science, obsédés par elle, ce qui leur donne le courage de se relever de leurs échecs, pendant des dizaines de milliers d’heures, alors que nous, n’étant ni passionnés ni obsédés par leur sujet, nous aurions baissé les bras bien avant. C’est cette obsession qui fait le « génie », cette capacité à s’acharner quand on rate.

La négation de l’intérêt des échecs est même très problématique dans certaines science, en chimie par exemple. On ne publie que les expériences qui marchent, mais on passe sous silence la centaine d’autres réactions tentées sans succès. Par suite ceux qui lisent les résultats des travaux se disent qu’ils essayeraient bien une variante, et ce faisant il vont répéter des expériences qui ne fonctionnent pas, ce que la première équipe savait déjà. Une base de données des réactions « ratées » serait donc un plus considérable pour les chimistes.


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