.../... Extrait de mon petit livre
DÉSACRALISER LA VIOLENCE RELIGIEUSE :
"Le
fanatique qui passe à l’acte criminel a bon dos. On souligne qu’il n’a rien
compris, ne veut pas comprendre même lorsque, précisément, il a trop bien
compris en prenant à la lettre ce qu’on lui a demandé de prendre à la lettre.
Qui peut soutenir qu’il est seul responsable et qu’on ne triche pas quand on
met un fossé entre ses actes, horribles, et ceux que les religions -
traditionnelles, officiellement reconnues - lui ont enseignés comme
parfaitement justifiés en d’autres temps ?
Dans
le pire des cas les ordres de tuer restent toujours valables et, par exemple,
des dignitaires de l’islam appellent publiquement - sans que personne, ni
individus ni États appliquant leur devoir d’ingérence n’exige leur traduction
en Justice - au meurtre de Salman Rushdie ou de Taslima Nasreen (pour ne parler
que de deux victimes désignées qui ont eu le temps d’alerter le monde
démocratique avant que le crime sur leur
personne ait été commis ; beaucoup d’autres, en Iran par exemple, n’ont pas eu
ce temps).
Dans
le meilleur des cas, les religions enseignent que Dieu, désormais, n’exige plus
que les hommes tuent leurs semblables, mais c’est toujours après avoir
réaffirmé qu’il l’a bien, en d’autres temps, là où c’était nécessaire, exigé.
Que fait d’autre, en effet, le pape Jean-Paul II, par exemple, quand à tous les
catholiques qui demandent une
réinterprétation des pires textes de la Bible appelant à la violence il
répond qu’il n’en est pas question, que l’Ancien Testament, comme le Nouveau, doit toujours être considéré comme la
parole de Dieu ?