@mawk. Il y a trois principes possibles dans une mesure :
1. C’est un absorbeur qui déclenche un changement d’état dans l’appareillage, pour acheminer un signal vers l’enregistreur, ou autrefois un observateur humain (qui compte les clics d’un compteur de Geiger, par exemple). C’est le cas majoritaire.
2. Dans une minorité de cas, c’est le changement d’état dans l’émetteur qui est scruté par l’appareillage.
3. Dans une minorité de cas encore plus petite, c’est le milieu traversé qui peut faire une « mesure faible », ne perturbant que peu, et de façon parfois discrètement rattrapable, le phénomène observé.
Par exemple avec son apologue narquois du chat mort-vivant, Erwin Schrödinger s’était respectueusement foutu des augustes goules des égocentristes triomphants, les copenhaguistes. Octante quatre ans après, ceux-ci n’ont toujours pas décodé à quel point il se payait leur tête. Selon l’école de Copenhague, et surtout selon Eugen Wigner, l’appareillage attendait qu’un copenhaguiste daigne pencher son auguste attention sur le dispositif et en ait pris conscience, pour que l’appareillage sache si l’atome instable s’était désintégré dans le temps prescrit. C’était une idée totalement folle, mais c’est bien celle-là qui était hégémonique en 1935 : le traumatisme de la guerre mondiale 1914-1918 et de ses boucheries pour rien, commandait encore les esprits et leurs pathologies collectives. En octobre 2006, Sciences et Avenir consacra tout un numéro spécial au chat de Schrödinger. Sur les 78 pages, pas une des sommités convoquées n’a tiré son épingle du jeu. Un festival d’égocentrisme et d’anthropocentrisme à la Bohr :
Et que je te mesure, et que la mesure change etc., et que le psychisme de Wigner, et que l’information, et que je détruis l’information, et que moi, et que moi, et que moi, etc...