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Commentaire de Séraphin Lampion

sur La sale guerre contre les Kurdes


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Séraphin Lampion Séraphin Lampion 16 octobre 2019 17:47

La guerre d’Algérie était une guerre colonial qui a débouché sur une décolonisation et la création d’un pays indépendant (artificiel, regroupant des peuples et des régions hétérogènes dans des frontières mises en place par la France dans le cadre de la gestion de l’AOF).

La Turquie n’est plus une puissance coloniale depuis 1918, date à laquelle Français et Britanniques se sont partagé les dépouilles de l’Empire Ottoman. Mais depuis 1945 les cartes changent de mains : les Américains veulent leur part de gâteau et utilisent un nouvel état, Israël, comme base logistique.

Qu’Erdogan ait eu des velléités nostalgiques de retrouver la puissance ottomane est une fable qui a cours, mais ce n’est pas sérieux. Ce qui se joue est la répartition des influences géostratégiques dans un monde où la conquête coloniale a fait place à l’impérialisme des multinationales qui utilisent la logistique militaire de leurs gros « clients » (au sens d’inféodés corrompus) chefs d’états pour contrôle des zones décisives dans la circulation des produits énergétiques et des marchandises.

Le parallèle entre la guerre d’Algérie et ce qui se passe en Syrie n’a aucun fondement, pas plus que le fait de croire au salut par l’intervention d’un homme providentiel. En ce qui concerne De Gaulle, sont mérite a été de contrôler l’armée pour empêcher un putsch militaire et une guerre civile. L’ironie, c’est qu’il a été emporté par un flot beaucoup moins dangereux pour ce qui est des vies humaines, mais devenu inévitable à cause de la sclérose que son régime avait imposé à des générations qui n’envisageait plus leur avenir (un peu comme aujourd’hui, la différence étant qu’en 68 il y avait de l’espoir, et pas aujourd’hui).

Le sort du moyen-orient est dans les mains des grandes puissances (OTAN, Russie, Chine). Les deux grands états locaux, Iran et Turquie jouent plus ou moins adroitement les cartes qu’ils peuvent pour ester des états indépendants. Malheureusement pour eux, les Kurdes sont utilisés comme des pions.


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