La guerre d’Algérie était une guerre colonial qui a débouché sur une décolonisation et la
création d’un pays indépendant (artificiel, regroupant des peuples et des
régions hétérogènes dans des frontières mises en place par la France dans le
cadre de la gestion de l’AOF).
La Turquie n’est plus une puissance coloniale depuis 1918,
date à laquelle Français et Britanniques se sont partagé les dépouilles de l’Empire
Ottoman. Mais depuis 1945 les cartes changent de mains : les Américains
veulent leur part de gâteau et utilisent un nouvel état, Israël, comme base
logistique.
Qu’Erdogan ait eu des velléités nostalgiques de retrouver la
puissance ottomane est une fable qui a cours, mais ce n’est pas sérieux. Ce qui
se joue est la répartition des influences géostratégiques dans un monde où la
conquête coloniale a fait place à l’impérialisme des multinationales qui
utilisent la logistique militaire de leurs gros « clients » (au sens
d’inféodés corrompus) chefs d’états pour contrôle des zones décisives dans la
circulation des produits énergétiques et des marchandises.
Le parallèle entre la guerre d’Algérie et ce qui se passe en
Syrie n’a aucun fondement, pas plus que le fait de croire au salut par l’intervention
d’un homme providentiel. En ce qui concerne De Gaulle, sont mérite a été de
contrôler l’armée pour empêcher un putsch militaire et une guerre civile. L’ironie,
c’est qu’il a été emporté par un flot beaucoup moins dangereux pour ce qui est
des vies humaines, mais devenu inévitable à cause de la sclérose que son régime
avait imposé à des générations qui n’envisageait plus leur avenir (un peu comme
aujourd’hui, la différence étant qu’en 68 il y avait de l’espoir, et pas
aujourd’hui).
Le sort du moyen-orient est dans les mains des grandes
puissances (OTAN, Russie, Chine). Les deux grands états locaux, Iran et Turquie
jouent plus ou moins adroitement les cartes qu’ils peuvent pour ester des états
indépendants. Malheureusement pour eux, les Kurdes sont utilisés comme des
pions.