@Pascale Mottura
Je ne me permettrai pas d’être juge de la génération de la guerre. En 41, d’une part, ce pays écrasé par le chagrin l’était aussi par la botte allemande, et par le sac économique du pays, qui fut la vache à lait des nazis. Pour beaucoup, la guerre est définitivement perdue, et la résistance est vécue comme une utopie. Paxton est utile car rigoureux. Il montre la contribution économique extraordinaire de la France, le couteau sous la gorge : Chars, camions Renault, partant sur le front de l’est….. Résister ressemblait sûrement à une forme de suicide, dans un pays en état de choc. C’est le reproche que je fais à Paxton, celui de s’en tenir aux écrits, aux actes froids, et de ne pas avoir d’empathie envers cette nation qui avait connu trois millions de morts vingt ans plus tôt. S’il y eut des collabos et des lettres de dénonciation, il faut savoir qu’en pourcentage, celles ci furent bien plus nombreuses, en pourcentage sur l’ile de Jersey, seul territoire britannique occupé, ce qui inaugurait bien mal de ce qui se serait passé si les nazis avaient traversé la manche. Cette défaite totale de l’armée française tétanisa la France, comme jamais. Marcel Bloch analysa les causes dans « une étrange défaite », en temps qu’officier sur le front, mais aussi en tant qu’historien, et qu’homme libre, avant d’entrer dans la résistance, et d’être fusillé. Paxton il y a une dizaine d’années écrivit un petit opus, disant que Pétain n’avait pas été renié, car son esprit continuait à faire des adeptes. Ainsi Sarkozy accusant la gauche et l’esprit de 68 d’être à l’origine de la crise faisait exactement l’écho de Pétain s’en prenant en 40 au front populaire, pour le rendre responsable de la défaite. Bien à vous