@simir
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Fin août 1940, selon un renseignement policier français classé « de bonne source », le contact avait été rétabli avec Moscou, dans le sens de la fermeté nationale décrit plus haut. « Une réunion des chefs les plus importants » du PCF aurait eu lieu fin août ou début septembre à Marseille, avec « un émissaire du Komintern » et débouché sur les instructions suivantes 56 : « Dès maintenant le Parti doit se réorganiser pour être prêt à l’heure critique. La propagande en zone libre doit être relativement limitée. Parmi les militants les plus sûrs, on doit former les cadres des troupes de choc. Au contraire, en zone occupée, on doit exploiter le mécontentement contre l’envahisseur et par la création d’une formation du genre Front populaire, organiser la résistance passive. Des postes émetteurs doivent propager les slogans patriotiques. Mus par le mot d’ordre “Chassons l’envahisseur” dans chaque bloc d’immeubles, doivent se former des groupements bien encadrés par des militants du PC » et accordant toute l’importance requise aux « réfugiés politiques de toutes tendances [...]. Pour rassembler ces éléments épars : patriotes voulant chasser l’Allemand, anciens communistes ou sympathisants, réfugiés, il faut créer des organismes de secours apolitiques dirigés par des hommes qui, en apparence, ne sont pas particulièrement favorables au PC. Cette nouvelle organisation aura également l’excellent effet de permettre de reprendre en mains les jeunes militants qui ne comprennent plus la politique de l’URSS et craignent par-dessus tout un successeur au Maréchal Pétain qui, au lieu de satisfaire strictement aux demandes allemandes, irait au-devant de ces desiderata livrant pratiquement la France au Reich. » Suivaient une série d’informations concrètes sur les contacts pris, notamment avec l’avec l’ex-député radical Guy Menant 57. Quel parti ou mouvement français en était parvenu à ce stade de « résistance » à la fin de l’été ou à l’automne 1940 ? (Tiré du site Annie lacroix Riz)