@alexis42.
Hanjour
et les autres comparses pointés du doigt sans apporter la moindre
preuve, je l’ai déjà évoqué, où ont-ils été entraînés ? Quelle compagnie a laissé ces inconnus sans pedigree « jouer » un certain nombre
d’heures avec une machine coûtant plusieurs millions de dollars ?
Pour Hanjour, il semblerait qu’il s’agisse de la Pan Am International Flight Academy. Il y aurait pratiqué 21 heures d’entraînement
sur un simulateur de Boeing 737. Sans doute une des seules vérités du rapport, dans la relation de ces faits, Miami ne possédait
effectivement pas de simulateur de 757. Globe-trotter Hanjour ! Il
fait partie des quatre installés à San Diego, Californie, passe ses
diplômes en Arizona et fait ses séances de simulateur en Floride.
Si les « enquêteurs » de la VO pensaient rassurer leurs lecteurs
avec cette précision, l’erreur est de taille. Le 737, biréacteur de la
génération précédente, possède des caractéristiques de vol, un poste
de pilotage en général et un tableau de bord en particulier reflétant bien son âge. Au lieu du style « enfants de la télé » ou « glass
cockpit » des écrans numériques que Hanjour découvrira dans le
757, il se retrouva face à une profusion de compteurs à l’ancienne,
ne pouvant que mieux le perdre le jour J, où il ne les retrouvera
pas devant lui. Pour mieux cerner l’étendue de ces différences, le
chapitre 10 comporte les photos des deux cockpits, elles se passent
de commentaires. Comme si vous travailliez sur un simulateur de
2 chevaux Citroën pour vous préparer à piloter une Formule 1,
dans les temps d’une qualification sur un circuit ! Parcourons les
programmes de passage au simulateur de cette entreprise. Les différents stages existants sur Boeing 737-200, puisque la VO nous
indique cet avion pour son entraînement, exigent, comme qualités
requises minimales pour y accéder, un brevet de pilotage sur avions
multimoteur et de vol aux instruments. Cette imposition étant bien
sûr valable quelque soit le type de simulateur choisi. Cela semble
d’ailleurs tout à fait normal, que viendrait faire un débutant sur
des machines et des programmes d’entraînement au vol qu’il est
incapable de maîtriser ? Comment alors expliquer que ce même débutant, à peine capable de faire voler un petit avion de tourisme
à vue et ne possédant pas ces qualifications, même aux dires du
rapport, puisse accéder à ces machines ?
Comment espérer voir du personnel hautement compétent perdre
son temps avec des clients ne possédant pas la moindre parcelle
des formations exigées ? Comment même espérer qu’une école telle
que celle citée, une des plus cotée dans cette spécialité, accepte ce
genre de candidat ne répondant à aucun des critères exigés ? Sinon,
pourquoi émettre des critères ?
Pages 255-256.