@Cirrhose (Droll de Crane)
L’alcool a longtemps été dédramatisé. Nombre de publicités des années trente,conseillent même de boire un petit coup avant de prendre le volant, en parlant des pleins et des mises à niveau de la voiture, à la station. Je me souviens d’une nouvelle d’un auteur irlandais : Le type a un chauffeur dont il a toujours été content, mais pour la première fois, un jour, il est justement inquiet, car le type roule n’importe comment, fait des zigzags sur la route. Il s’avère en fait que pour la première fois, ce type n’a pas bu ce jour là….
Quand j’étais enfant, la consommation d’alcool était très dédramatisée, même pour les gosses. Nous buvions souvent de ’ l’eau rougie", mélange d’eau et d’un fond de vin...Tous les ans, nous faisions du cidre, et si nous consommions plus que de raison le cidre nouveau, que dire des bouteilles de cidre bouchées bues les ,jours de fête. Pensionnaire dans une institution religieuse, je me souviens avoir visité à 11 ans, l’usine de bénédictine, et avoir reçu, comme tous les gosses, un échantillon, une petite bouteille, qu’on s’est tous enfilé dans le car scolaire. Un voyage en Allemagne sur le Rhin a été autant consacré….Malgré tous ces efforts de l’institution, et le laissé faire sociétal, je ne suis devenu, ni alcoolique ni abstinent. Par contre mon métier m’a fait rencontré beaucoup d’alcooliques, de tous milieux. Il existe je pense une sorte d’empreinte génétique favorable, en dehors des addictions conventionnelles. . Je me souviens d’une jeune femme que j’ai rencontré en psychiatrie, qui m’a confié, que la première fois qu’elle avait bu un verre, à quinze ans, le produit lui a fait un tel effet , de l’ordre de la sidération, qu’elle a su d’emblée qu’elle deviendrait alcoolique.