Pour ce qui est des ripailles, je préfère quand Rabelais explique comment Gargamelle étant enceinte de Gargantua mangea profusion de tripes, même si ce n’était pas pour Noël
« Voici en quelle occasion et de quelle manière Gargamelle accoucha, et, si vous n’y croyez pas, que le fondement vous échappe !
Le fondement lui échappait, par un après-midi, le troisième jour de février, parce qu’elle avait mangé trop de gaudebillaux. Les gaudebillaux sont de grasses tripes de coiraux. Les coiraux, des bœufs engraissés à la crèche et dans les prés guimaux. Les prés guimaux, ce sont ceux qui donnent de l’herbe deux fois par an. Ces bœufs gras, ils en avaient fait tuer trois cent soixante-sept mille quatorze pour qu’on les sale à mardi gras, afin d’avoir au printemps du bœuf de saison en abondance, de façon à pouvoir faire au début des repas un bénédicité de salaisons et mieux se mettre à boire.
Les tripes furent copieuses, comme vous vous en doutez, et si savoureuses que chacun s’en léchait les doigts. Mais le hic, c’est qu’il n’était pas possible de les mettre longtemps de côté car elles se seraient avariées, ce qui paraissait inadmissible. Il fut donc décidé qu’on les engloutirait sans rien en laisser perdre. C’est à cette fin que furent conviés tous les villageois de Cinais, de Seuilly, de La Roche-Clermault, de Vaugaudry, sans oublier ceux du Coudray-Montpensier, du Gué de Vède et les autres, tous bons buveurs, bons compagnons et fameux joueurs de quilles.
Le bonhomme Grandgousier y prenait un grand plaisir et commandait qu’on y aille à pleines écuelles. Toutefois, il disait à sa femme d’en manger moins, vu qu’elle approchait du terme et que cette tripaille n’était pas une nourriture très recommandable : "Il a, disait-il, une grande envie de manger de la merde, celui qui en mange le sac." En dépit de ces remontrances, elle en mangea seize muids, deux baquets et six pots. Oh ! Quelle belle matière fécale devait fermenter en elle !
Après le repas, tous allèrent pêle-mêle à la Saulaie, et là, sur l’herbe drue, ils dansèrent au son des joyeux flageolets et des douces cornemuses, de si bon cœur que c’était un passe-temps céleste que de les voir ainsi se divertir.
Puis, ils décidèrent de faire quatre heures au même endroit, et flacons de circuler, jambons de trotter, gobelets de voler, brocs de tinter !
- Tire !
- Donne !
- Tourne !
- Baptise-le !
- Verse m’en sans eau ! Comme ça, mon ami !
- Siffle-moi ce verre proprement !
- Produis-moi du clairet, que le verre en pleure.
- Trêve de soif !
- Ah ! Mauvaise fièvre, ne passeras-tu pas ?
- Ma foi, ma commère, je n’arrive pas à me mettre en train.
- Vous ne vous sentez pas bien, ma mie ?
- Sûr !
- Par le ventre de Saint Quenet, parlons boisson.
- Je ne bois qu’à mes heures, comme la mule du pape.
- Je ne bois qu’à mon livre d’heures, en bon père supérieur. »
Traduction Philippe Aubrée et Monique Clostre, © Éditions du seuil, 1973
François Rabelais, Gargantua, 1534.
26/12 18:32 - raymond
26/12 03:28 - popov
25/12 23:29 - juluch
25/12 21:20 - Aita Pea Pea
@arthes Joy Division...Disorder . Prends ça dans tes dents...lol
25/12 21:02 - Aita Pea Pea
@arthes Dans le genre destroy je connaissais pas .merci et bisous.
25/12 20:48 - Aita Pea Pea
@Séraphin Lampion Après une femme avec la bouche fermée...bon elle péte au lit .faut faire (...)
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