un témoignage du 17 à Rennes
la répression pour terroriser
Rennes, 17 décembre. La manifestation,
massive, s’est déroulée sans incident notable. À 14 heures, des
dizaines d’étudiants rejoignent leur campus en métro. Arrivés à
la station Villejean-Université, ils sont pris en souricière ; des
policiers lourdement équipés, les visages masqués, les attendent.
Fouilles au corps, placage contre les
murs, saisie d’objets personnels. « Au milieu de la station, jetés
au sol, un tas d’objets hétéroclites confisqués : banderoles,
cartons de revendication, lunettes de piscines... J’aperçois même
un sac à main », rapporte le professeur Philippe Blanchet, témoin
de la scène, qui ajoute : « La scène est sinistre, on se croirait
dans un film relatant les exactions de telle dictature dans un pays à
plaindre. »
Une demi-heure plus tard, la police
revient en force, à l’entrée du campus cette fois-ci. Le
président de l’université intervient surles lieux pour empêcher,
de justesse, l’intrusion des policiers. Philippe
Blanchet ajoute : « Faire pression sur
tout un campus, (en) faire encercler l’entrée par des dizaines de
policiers en habits guerriers impressionnants, traiter des jeunes
comme des délinquants pris en flagrant délit (...), saisir des
objets personnels indispensables sans aucun lien avec aucun
omportement suspect, rudoyer des personnes... Pourquoi (...) ? Pour
intimider des jeunes ? »
Quelques jours plus tôt, la police
avait brutalement poursuivi des étudiants sur le campus de Brest,
jusque dans la bibliothèque universitaire !