Tout ça me semble être une progression lente du transfert de la gestion du risque, de l’Etat et du capital, vers le salariat. Deux signaux indiquent cette démarche : la valorisation du point de retraite fixée à une date ultérieure et dans une procédure qui reste à venir, et l’indexation du fonds de retraite sur le PIB.
Dans cette stratégie l’Etat défend le Capital aux dépens du travail et s’éloigne de l’intérêt général, ce que vous indiquez très bien dans votre article. La recherche d’un partage du risque est masquée par l’apparence d’égalité et de justice sociale proclamée par les réformateurs. Arguments vendeurs, mais trompeurs
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Cette démarche se situe dans le droit fil d’une forme, d’une nouvelle mouture du libéralisme (l’Etat n’intervient pas ou le moins possible dans l’économie). Ce néo-libéralisme voit l’Etat soutenir le Capital par les privatisations (la fameuse symbiose public-privé), le soutien financier aux entreprises (prélevé auprès du contribuable) et par une incessante pression sur le Travail. C’est ce à quoi on assiste depuis 40 ans, en douceur (mais pas toujours car le Travail regimbe) et par à-coups.
Les soi-disant négociations deviennent alors des diversions cachant les lignes de fond, car pour le Capital, le travail est toujours trop cher et agace les actionnaires. L’Etat bourgeois veille au grain.