Antenor a écrit : « Déjà dans les mythes Egyptiens le Serpent Apopis est symbole du péché. Il incite les hommes à s’éloigner du chemin tracer par Rê, le dieu solaire va les punir en envoyant Sekhmet sur Terre. »
Allez, vous suivez la méthode Mourey aussi ? Quelques approximations, des faits complétement faux, et des conclusions délirantes ?
Le serpent Apopis n’est pas le symbole du péché. C’est le symbole du chaos qui risque d’engloutir le monde chaque jour. Ce n’est pas un tentateur. Il est d’ailleurs aussi considéré comme « utile » dans la mythologie égyptienne. Le serpent n’est en outre pas du tout le symbole du mal en Egypte ancienne, et l’uraeus divin porté au front des rois en est le témoignage le plus éclatant, comme la déesse Ouadjet, ou l’une des formes d’Hathor.
Le serpent en Egypte est tout simplement le symbole de la terre (on dit chtonien), parfois en sa forme nourricière, parfois en sa forme des profondeurs.
Sekhmet, d’ailleurs, l’oeil de Rê, peut également être représentée en cobra crachant sa flamme pour anéantir les ennemis du soleil.
La notion la plus proche du « bien et du mal » en Egypte ancienne est celle de la « Maât ». Mais la Maât est un concept plus riche, plus cosmique, qui englobe à la fois l’ordre de l’univers et la justice humaine. Son contraire est « Isfet », mais c’est un concept, et non pas une divinité. Ce n’est qu’au premier millénaire avant notre ère que la religion égyptienne, subissant probablement l’influence du manichéisme perse, diabolise le dieu Seth pour en faire un dieu du mal.
Quant au commentaire de la mouche qui débarque encore une fois de la lune, il y a bien sûr des religions ou des weltanshaungen sans bien ni mal au sens chrétien des termes (en fait perses, là encore, puisque Satan n’existe qu’à partir du moment où l’influence perse s’exerce sur les Hébreux).
Il va de soit que ce nouvel article de M. Mourey est dans la même veine que les autres : on n’y trouve pratiquement rien d’exact, et une photo de chapiteau médiéval repeint probablement à une période récente que l’auteur voudrait nous faire prendre pour de l’art celte.