L’augmentation des profits réalisés ces vingt cinq dernières
années est due à la conjonction entre la limitation du volume des salaires
distribués et, à l’opposé, de la mise à disposition de quantités faramineuses
de capitaux privés qui n’ont de cesse de générer de superprofits et de croître
indéfiniment. Or, écouler cette production ou réaliser ces profits signifie
aussi vendre des produits à des clients qui sont aussi des salariés pour la
plupart.
Pour alimenter cette machine
économique, le recours massif au crédit à la consommation est devenu
indispensable. Il est considéré comme le carburant
de la croissance.
Comme le mensuel Que choisir ? n°469 d’avril 2009 l’avait
constaté, ces crédits sont accordés très facilement et l’information sur les
modalités et sur le fonctionnement de ces prêts est succincte.
Le coût réel varie de 15% à plus de 20%, des taux, proches
de ceux de l’usure. Les mensualités ne servent
pour l’essentiel qu’à payer les intérêts. Les organismes prêteurs se
constituent ainsi de des rentes permanentes sur le dos des ménages les plus
fragiles financièrement et contribuent à leur surendettement, le summum ayant
été atteint pas les « sub-primes ».
Ce n’est pas de l’ »ordre » ou de la « responsabilisation »
qu’il faudrait mettre dans le crédit à la consommation, mais le supprimer
purement et simplement. Les agents économiques seraient alors obligés de
constater que le vrai moteur de l’économie, c’est la juste rémunération du
travail. Celle-ci passe par une plus juste redistribution des profits, soit
vers le consommateur par une baisse des prix, soit par une augmentation des
salaires.
Mais ce n’est pas demain la veille, quand les patron du pays
est un banquier et que le même système fonctionne au niveau des états et de
leurs endettements.