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Commentaire de Robin Guilloux

sur Pitié pour Gabriel Matzneff !


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Robin Guilloux Robin Guilloux 24 février 2020 21:50

@Mélusine ou la Robe de Saphir.

Oui, le grand problème est l’effacement du père (je ne dis pas de la figure du père) mais du père réel. Lacan a contribue à cet effacement en faisant du Père une sorte d’opérateur algébrique (la Loi du Père),mais pour lui, c’est la mère qui fait tout (la maturation de l’enfant, l’ontogenèse). C’est une sottise.

Selon Jean-Luc Guillebaud dans La tyrannie du plaisir, l’effacement du père remonte à la Révolution française avec la mort du roi.

Ensuite, on a essayé de remettre le père en place et on n’a pas vraiment réussi : le patriarcat et la critique du patriarcat.

Et maintenant, avec la multiplication des couples monoparentaux et la misogynie qu’elle engendre de la part des garçons et une espèce de colère apparemment sans raison, la délinquance et la toxicomanie, on commence à se demander (certaines féministes aussi) si c’était une bonne chose, si on n’a pas jeté le bébé (Oedipe) avec l’eau du bain. Non, le petit Oedipe ne veut pas coucher avec sa mère.

Beaucoup d’hommes sont très contents de la situation parce que ça leur permet d’échapper à leurs responsabilités. Regardez ce que Vanessa Springora dit de son père : névrosé, absent, obsessionnel, pas là pour la défendre, pour aller mettre son poing dans la figure de Matzneff (elle dit à un moment donné qu’elle n’attendait que ça) ; mais non, c’est ta liberté, débrouille toi cocotte, tu es libre, comme moi, comme tout le monde, même de te détruire et je ne veux pas réprimer tes désirs. Je m’en lave les mains.

Je pense que cette société est voué à réinventer des familles où les pères pourraient mettre des limites, mais aussi s’occuper réellement des enfants (leur donner des soins, de la tendresse quand ils sont petits, du pain, des vêtements, de la protection et des paroles) à part égale avec les femmes ou à sombrer corps et âme.


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