Belin lui-même, gratifié fin 1941 de la francisque (n°808) avec le parrainage de deux insignes synarcho-cagoulards, DuMoulin et Ménétrel [62], fut, à son éviction gouvernementale d’avril 1942, recasé par ses bienfaiteurs à la présidence de la « Caisse de prévoyance des employés des usines d’énergie électrique et du gaz ». Il y demeura jusqu’à sa « fuite en août 1944, quelques jours avant l’insurrection de Paris ». En mai 1945, époque où policiers et magistrats décrivaient encore parfois des hommes de Vichy en termes « résistants », « l’inspecteur spécial » de la PJ Vilatte, chargé de l’enquête de Haute-Cour visant Belin, décrivit ainsi l’ancien ministre « reconnu comme collaborant en plein avec les Allemands. Ambitieux, vulgaire, plein de mépris pour l’idéalisme populaire, tout gonflé par les égards intéressés que lui prodiguaient les salons conservateurs, les polytechniciens, l’Inspection des Finances et les trusts » [63]. Il convient de traduire cette dernière liste par « synarques » : le même Vilatte était d’ailleurs chargé d’une enquête approfondie « sur la synarchie » et sur les grands synarques [64].
Auprès de Belin œuvraient sous l’Occupation d’autres synarques de rang inférieur : tels Laurat, ancien responsable de la formation économique à l’institut supérieur de la CGT ; son pair Georges Lefranc ; Froideval, chef de cabinet de Belin et « membre du comité d’honneur du cercle européen » [65], si collaborationniste - « un brave homme, adversaire du communisme », déclara le 25 décembre 1940 Ernst Achenbach, le conseiller d’Abetz à l’ambassade d’Allemagne à Paris, à Darlan [66] - que le Reich l’appréciait encore plus que Belin : le projet de scission du ministère Belin prévoyait alors d’attribuer « la production à M. Baudouin et le travail à M. Froideval, chef syndicaliste proposé par les Allemands. » [67] Francis Million avait été gratifié, comme Jouhaux, d’un strapontin au conseil général de la Banque de France après la loi de « réforme » du 24 juillet 1936 : il couvrit avec zèle la politique de déflation des salaires et d’inflation des prix industriels sous la république agonisante avant d’être promu, auprès de Belin, secrétaire général à la main-d’œuvre sous le cabinet Darlan, etc.
Entre autres missions collaborationnistes - dont l’achèvement du syndicalisme ouvrier via la Charte du travail d’octobre 1941 -, ces anciens cégétistes assumèrent la responsabilité des préparatifs puis de la mise en œuvre du service du travail obligatoire. La question du « recrutement de la main-d’œuvre française pour l’Allemagne » fut explicitement posée par l’occupant à Vichy dès le printemps 1941. Elle devint cruciale dès l’été [68], avec l’effondrement brutal du Blitzkrieg dans les plaines russes [69]. Belin réussit à faire parfois en la matière mieux que son maître, ainsi le 14 janvier 1942, où les Allemands s’en félicitèrent : Barnaud a invoqué contre la propagande du gouvernement français en faveur du recrutement des travailleurs français pour le Reich « qu’une semblable déclaration donnerait un nouvel essor à la campagne communiste et gaulliste. Par contre le ministre Belin trouvait tout à fait souhaitable que l’on publiât cet appel. Ensuite, après avoir écouté l’explication de Belin, les autres délégués français se sont déclarés prêts à y consentir. » [70]
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