@moderatus
Je ne pense que pas plus que n’importe qui l’homme Polanski mérite
d’être chassé en meute mais le meilleur moyen d’éviter tous
ces excès aurait été de ne pas le consacrer pour un film qui,
d’ouï dire car je ne l’ai pas vu, n’est pas
bon au point de mériter cette cascade de nominations dont je me
demande si elles n’étaient pas le fruit d’une volonté de
transgresser les pressions exercées par les mouvements féministes.
On est alors là
dans une provocation qui a suscité cette levée de boucliers ( pas
tellement dans le milieu du cinéma où l’entre-soi fonctionne à
merveille ) dont Adèle Haenel en laissant éclater sa colère n’a
été que la manifestation la plus médiatisée.
On parle beaucoup de
la nécessité de séparer l’œuvre
de son créateur avec à l’appui l’exemple du grand Céline qui
cultivait un antisémitisme autant virulent que partagé par une
bonne partie de l’élite de l’époque. Que ce fut dans l’air du
temps n’excuse rien mais l’écrivain n’est, à ma connaissance, pas responsable direct de voie de faits sur des israélites.
Il
conviendrait d’analyser les fondements de cet antisémitisme
politique ( l’ostracisme date de la nuit des temps ) car tout n’est pas blanc ou noir et on peut s’interroger
sur les racines de cet antijudaïsme que l’on retrouve d’ailleurs
aujourd’hui à des degrés divers dans les strates de la population
qui ne peuvent se résoudre au sort infâme réservé aux
Palestiniens animalisés par certains Israéliens comme si ces
derniers prenaient une revanche sur une longue histoire dans laquelle
les malheureux lampistes palestiniens n’ont rien à voir mais qui,
spoliés de leurs terres, en paient le prix.
Polanski a eu le
toupet d’établir un parallèle entre sa situation de prédateur
pervers et l’injustice faite à Dreyfus pour de fausses accusations
( même si d’aucuns aujourd’hui essayent de nouveau d’en faire
un traître injustement blanchi )
Rien que pour cette
outrecuidance de son auteur son film n’aurait jamais dû faire
l’objet de nominations et encore moins recevoir la récompense
suprême.