Vous êtes trop restrictif. Dans la campagne référendaire, les blogs n’ont constitué qu’un élément de l’outil Internet. Il y a aussi eu les forums (ceux de Libération, Le Monde...), les sites personnels (Etienne Chouard et Thibaud de La Hosseraye, notamment), les sites collectifs (bellacio.org etc.) et aussi les courriels que s’échangaient les internautes pour se passer les bonnes adresses, les indications de liens sur des sites apolitiques...
C’est tout un réseau multi-formes qui s’est mis en place avec une forte synergie. Mais son moteur échappe à tout effet de répétition organisée. Il fonctionnait en deux temps, un premier par la prise de conscience qu’on se faisait piéger comme des rats et un deuxième qui consistait à échapper au piège pour garder le pouvoir démocratique que l’on voulait nous confisquer. L’instinct de survie était en action.
Les Sarko, DSK & Cie peuvent essayer de reproduire un tel mouvement, il n’y arriveront pas. Au contraire même, s’ils se montrent maladroits et arrogants dans leurs méthodes, s’ils veulent trop s’imposer, ils provoqueront des réactions de rejet.
Car au delà des discours et des méthodes, il reste toujours les faits, et leur connaissance circule beaucoup mieux sur Internet. C’est aussi parce qu’ils se sont appuyés sur eux (surtout par la lecture du texte constitutionnel) que les partisans du Non l’ont emporté.
En ce sens, je crois que Sarkozy a des soucis à se faire, car les méthodes qu’il a employées au ministère de l’intérieur et ses propos mensongers ou pyromanes ne seront pas oubliés et permettront d’éclairer les électeurs indécis.
L’internet apporte une nouvelle force dans la vie politique : un renouveau du débat. Les arguments y sont passés à la moulinette des faits et des opinions, les plus pertinents alimentent des forces de conviction.
Cela va même plus loin, puisque cette conviction apporte un nouveau regard critique sur les gesticulations médiatiques qui se mettent alors à agir à contre-effet.
Am.