@Patrick Samba
Les chiffres de la grippe sont sujets à caution, comme vous le savez. 500, 5000, ou 10000, quelle importance au fond. C’est un mal admis, banalisé, ne touchant le plus souvent que des vieillards ayant plusieurs grosses pathologies. La différence avec le corona tient au fait de son pouvoir de contagion inédit, et des immenses question qu’on se pose sur son extension. La souffrance vient souvent plus dans l’appréhension que dans la confrontation, à condition que cette dernière ne soit pas un raz de marée. La photo de nos pauvres voisins italiens terrassés par ce virus, incapables de répondre à l’urgence est saisissant, et se passe de commentaires.
C’est notre présent dans huit jours ou un peu plus. Les deux courbes de pandémie sont quasiment parallèles, et comme des bolides lancés, il faut plusieurs freins, un parachute et du temps, pour que le début d’une transformation puisse commencer à se faire sentir.
Après avoir banalisé à outrance, on dramatise peut être à outrance. Mais le confinement est la seule parade un tant soi peu adaptée à l’heure actuelle. Et dramatiser sert plus que rassurer. Reste qu’il ne faut pas que le pays tout de même s’arrête. J’en entend certains mettre tout de même une argumentation assez bancale, pour ne pas aller assumer leur boulot, l’économie, et la santé du pays.
Les soignants n’ont pas ces états d’âmes. Ils sont sans doute mieux préparés que d’autres, car ils savent que même en temps ordinaire, leur métier est basé sur la prise incessante de risques et de taches écrasantes et variées à assumer, avec une population parfois immature, et procédurière, et autant une administration autiste, perdue dans des visions budgétaires, et les algorithmes simplificateurs !
Nul doute que ce confinement est incompréhensible pour certains, et que les crises d’angoisse, et les états psychotiques, qui ne sont jamais tout à fait déconnectés du réel, les catastrophes les potentialisant, peuvent provoquer des drames, et des passages à l’acte.