@mmbbb
J’aimerais bien partager votre optimisme quant à la capacité de la science et de la technique, indépendamment de la politique et de la morale de résoudre les problèmes de l’humanité.
Vous savez que l’arme atomique a été utilisée. Je ne considère pas les morts d’Hiroshima et de Nagasaki comme un « détail » et je ne compterais pas trop sur le « bon sens » du président Donald Trump.
Je ne me réjouis pas non plus du fait que l’arme atomique nous protège de la guerre, c’est-à-dire qu’un bien apparent puisse être fondé sur le mal absolu.
L’intelligence humaine se caractérise, nous sommes d’accord, par sa capacité d’inventer et de dire non à la nature, mais aussi de poser des limites. « Science sans conscience n’est que ruine de l’homme » a dit Montaigne, s’inspirant de l’Évangile : « A quoi sert à l’homme de conquérir l’univers s’il vient à perdre son âme »
Francis Fukuyama (La fin de l’homme) ou Jean-Claude Guillebaud (Le principe d’humanité) et bien d’autres nous expliquent de façon à mon avis convaincante et argumentée les effets mortifères de la non régulation de la science et de la politique par l’éthique et la politique.
Pour reprendre votre exemple de la faim dans le monde, vos arguments sont semblables à ceux de Montsanto (qui a récemment changé de nom) et des multinationales agro-alimentaires.
La vraie raison, vous le savez bien, n’est pas de nourrir les hommes, mais de générer du profit, par exemple en obligeant les paysans à acheter leurs semences.