@Aita Pea Pea
Annie Ernaux est une femme instruite de par sa
profession si on peut le formuler ainsi. Ce qui n’est ni un défaut ni un
inconvénient. C’est une chance qui n’est malheureusement pas offert à tout le
monde de manière équitable. Ce qu’il y a de rassurant et de réconfortant, c’est
que beaucoup de gens contraints à être des
autodidactes sont impressionnants par leurs capacités de raisonnement, d’apprentissage,
de curiosité et de débrouillardise sociale. Ce sont des concitoyens desquels
nous avons tous beaucoup à apprendre surtout si on prétend pouvoir faire avancer
un jour la démocratie. Ceux qui, ne connaissant pas Annie Ernaux, se renseigneront et verront que "
intellos" ne lui convient vraiment pas. L’apprécier ou ne pas l’apprécier relève
du goût et des affinités de chacun.
Je la remercie d’avoir pris le temps de nous adresser
cette lettre par l’intermédiaire du service public de l’information qui s’il
est souvent défaillant quant au respect de la diversité des points de vue et de
la neutralité du traitement de ses invités est encore tenu de laisser s’exprimer
dignement une pensée alternative au soutien qu’il apporte non sans habileté
mais de manière décomplexée aux tenants de l’économie libérale aux meilleures
heures d’écoute.
J’ai beaucoup aimé « Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler
notre vie, nous n’avons qu’elle, et « rien ne vaut la
vie » - chanson, encore, d’Alain Souchon. Ni bâillonner
durablement nos libertés démocratiques, aujourd’hui restreintes, liberté qui
permet à ma lettre – contrairement à celle de Boris Vian, interdite de
radio – d’être lue ce matin sur les ondes d’une radio nationale. »
Il est
des mots simples susceptibles, comme les chansons de Souchon de toucher les
générations et la diversité des expériences de vie.