@Fergus
Copié collé d’un extrait d’un article de libe
Mardi matin, le premier patient arrive. Il est très angoissé. Il a appris une nouvelle particulièrement déstabilisante le matin même et il vient de se faire verbaliser lors d’un contrôle de police à 50 mètres du cabinet : son attestation de sortie était mal remplie. Il est inquiet, il est au RSA, il vit dans un logement social, il pense aux 135 euros. Je l’aide à s’apaiser puis je lui propose d’aller voir l’agent qui l’a verbalisé pour attester de la véracité de ses dires, à savoir que son déplacement, à plus d’un kilomètre de son domicile, était justifié par un rendez-vous médical. Je me munis de mon caducée car j’ai perdu ma carte de médecin il y a quelques années. Je n’utilise jamais ce caducée, n’ayant pas de véhicule, je l’ai retrouvé sous une pile de papiers lors d’une tentative de grand rangement favorisé par le confinement.
Je me présente à l’agent, lui expliquant que je suis le médecin avec qui le jeune homme verbalisé avait rendez-vous, souhaitant ainsi attester de sa bonne foi. Elle me répond : « Non mais vous avez vu comment elle est remplie son attestation ? » Elle est manuscrite, et mon patient, par égarement, avait coché deux cases, la raison de santé et l’exercice physique. Je reconnais tout cela et c’est le motif de ma présence, clarifier et justifier le déplacement, c’est-à-dire l’objet de l’attestation. L’agent n’en a cure : « Si tout le monde commence à faire comme ça ! C’est bon, il suffit de cocher une case. » J’avais prévenu mon patient (« nous ferons profil bas de toute façon ») et j’explique à l’agent qu’il s’agit d’un patient qui vient consulter un psychiatre, il est donc dans un moment de fragilité et il lui a été compliqué de remplir l’attestation. Elle me rétorque : « Vous êtes en train de dire que les gens comme ça, qui vont voir un psychiatre, ne sont pas capables de remplir cette feuille ! »
Par naïveté sans doute, et parce que je considérais la démarche légitime, je suis saisie par l’absence absolue de discussion possible, la condescendance méprisante envers les patients. Le verdict est évidemment sans appel, rien à faire, « Je fais mon travail ». Je suis tellement sidérée par cette phrase que j’ai un mouvement de recul, je demande par la même occasion à l’agent de bien vouloir respecter la distance de sécurité, et également de me parler correctement. J’aurais dû m’y attendre, elle me répond : « C’est à vous de me parler correctement. » Je me résigne, mais avant de partir, je lui demande son RIO, elle dit d’abord, « bien sûr vous pouvez l’avoir ! » puis se ravise « et puis non, vous me parlez tellement mal, je ne vous le donnerai pas ! »
Elle ne m’a pas touchée, elle ne m’a pas insultée, mais il y a une telle violence dans son attitude, dans son refus, dans son autorité injuste, que je finis par m’adresser à l’un des deux agents qui l’accompagnent, et qui reste silencieux, « Comment pouvez-vous laisser faire cela ? » Il ignore ma question. Je repars avec mon patient.
02/04 09:42 - zygzornifle
Avec tous ces contrôles ça me fait penser aux boches pendant la seconde guerre mondiale , (...)
02/04 09:38 - zygzornifle
02/04 08:37 - rita
Bien sur, avec des masques (Chinois) et des transfusions pour tous les coureurs ! (...)
02/04 04:04 - velosolex
@nono le simplet Il est tard et je ne suis pas encore couché, l’attestation d’agora (...)
02/04 01:56 - nono le simplet
@velosolex dans mon petit coin la gendarmerie est moins sévère ... au moins pour un de mes (...)
02/04 01:40 - nono le simplet
je l’ai pas vu arriver et je le prends en pleine gueule à mon lever nocturne ... après (...)
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