Quelques
remarques sur cet essai clinique européen DISCOVERY.
1/ Concernant
le bras d’essai LOPINAVIR (KALETRA). Il s’agit d’un IP Inhibiteur de Protéase
anti-VIH. Or dans cette même classe il existe une autre molécule plus efficace,
le DARUNAVIR (PREZISTA). Ce médicament a en effet montré une efficacité
supérieure dans le traitement du VIH dans les essais cliniques et à l’usage.
L’essai sur le
COVID19 devrait se faire avec la molécule la plus efficace…
En outre un
essai anglais récent sur 199 patients montre l’absence d’efficacité du KALETRA
sur le COVID19.
DISCOVERY
est-il une mascarade ?
2/ Concernant
le bras HYDROXYCHLOROQUINE (PLAQUENIL), l’étude DISCOVERY ne l’associe pas à
l’antibiotique AZYTHROMINCINE (ZYTHROMAX). Or l’étude préalable du Pr RAOULT
associe les 2 molécules pour une meilleure efficacité et en prise dès le début
des premiers symptômes. Le protocole DISCOVERY intervient dans une prise trop tardive
de l’HYDROXYCHLOROQUINE puisque les patients sont hospitalisés dans un état déjà
avancé.
L’AZYTHROMICINE est un des seuls antibiotiques à avoir aussi
une action antivirale, un essai américain de 2009 l’avait déjà démontré.
3/ Il est
possible que d’autres classes de molécules antirétrovirales VIH soient
efficaces contre le COVID19, elles sont nombreuses et il existe des molécules
bien plus récentes que le LOPINAVIR et plus puissante , particulièrement en
combinaisons de 3 molécules tel que BIKTARVY, GENVOYA, JULUCA, ODEFSEY, SYMTUZA.
Pourquoi ne pas
tester ces combinaisons déjà prêtes plutôt qu’une ancienne molécule seule comme
le KALETRA.. ?
De même, il
serait intéressant de voir si des personnes séropositives au VIH sous
traitement en trithérapie sont épargnées par le COVID19 et alors quelles sont
les molécules ou combinaisons qu’elles utilisent. Cela donnerait des pistes ou
indices rapides de présomption d’efficacité de certaines molécules qui « immuniseraient ».
4/ De même il
est possible que des patients traités par HYDROXYCHLOROQUINE (PLAQUENIL) pour
d’autres pathologies soient épargnées par le COVID19. Ce qui donnerait un
indice d’efficacité ou d’immunité de cette molécule en proportion des
non-contaminés par rapport à la cohorte sous traitement.
L’expérience de
plus de 30 ans dans le traitement du VIH nous a apprise qu’il faut traiter le
plus tôt possible après la contamination pour 2 raisons principales. 1) la
charge virale est écrasée et le patient récupère plus vite et est en meilleure
santé, 2) la charge virale étant écrasée le patient ne contamine pas d’autres
personnes. L’intérêt est donc double. Les infectiologues le savent.
Dans tous les
cas la prise précoce d’un traitement est favorable à la réduction rapide de la
charge virale du COVID19. Or l’hospitalisation intervient tardivement dans
l’évolution de la maladie et de la réplication virale. Il serait bien plus
opportun de mettre sous traitement dès les premiers symptômes pour
« écraser » le virus, donc par prescription des médecins de ville. Il
y aura peu d’effets secondaires sur une prise de médicaments sur seulement
quelques jours et alors que le patient est alors encore très peu affaibli. En
outre toutes ces molécules sont connues et pour des traitements prolongés. Une
prise brève, flash, ne semble pas risquée, sauf cas exceptionnels à suivre.
Les 4 médicaments
cités si dessus (Lopinavir, Darunavir, Hydroxychloroquine, Azythromicine) sont
tous dans le domaine public compte tenu de l’ancienneté des molécules. Il
existe donc des génériques, ce qui en minore le prix par rapport aux molécules
sous brevet et particulièrement pour l’hydroxychloroquine et l’azythromicine dont
les prix sont très faibles.
Je ne comprends
pas que la Pr Florence ADER se soit embarquée dans cet essai. Je l’ai connue
comme chef de clinique au SMIT du CHU de Toulouse il y a 20ans, elle paraissait
sérieuse à l’époque.
Cet essai
européen DISCOVERY est une mascarade
scandaleuse.
Il est d’intérêt
public que les médecins de ville puissent prescrire le traitement du Pr
Raoult, simple et peu onéreux, et dès les premiers symptômes. Avec une
surveillance cardiaque par ECG pour certains patients, comme avec d’autres
médicaments courant.