Le manque de
confiance accordé aux chercheurs
En
l’occurrence, tout comme en Allemagne, plusieurs chercheurs français du secteur
public se sont rapidement mis à pied d’œuvre pour le dépistage de ce virus.
Alors pourquoi les virologues, chercheurs ou spécialistes en diagnostic,
n’ont-ils pas, comme Outre-Rhin, fabriqué leurs tests maisons ?
Selon
Maya Cesari, enseignante chercheuse en biologie moléculaire, à l’Université de
La Réunion, cette impossibilité tient au fait que les scientifiques travaillent
sur ce sujet sans le soutien des autorités de santé. Dans l’île, ses collègues
d’un laboratoire de virologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) ont
élaboré un nouveau dépistage par RT-PCR, testé sur 300 patients, validé ces
derniers jours. Techniquement, il ne requiert qu’une heure pour délivrer son
résultat.
Or
il est en attente d’autorisation par l’Agence régionale de santé (ARS) depuis
le 24 mars, au grand dam des chercheurs et médecins. Si l’ARS donnait son
autorisation et acceptait le financement, le dispositif des chercheurs de La
Réunion permettrait de tester dix fois plus de patients.
La chercheuse ne comprend pas que les prises de décision soient aussi
longues alors que l’épidémie poursuit sa course tragique dans l’île. « Le
dépistage massif et précoce des entrants aurait permis de ne pas basculer dans
l’arrêt économique total de l’île, et de protéger la population réunionnaise.
Le seul kit autorisé aujourd’hui à La Réunion est un kit étranger limité en
nombre qui ne permet pas de tester assez de patients. Si on autorisait les
biologistes moléculaires du CNRS ou de l’Inserm à travailler avec les CHU sur
ce sujet, ils pourraient développer des tests à grande échelle dans toutes les
régions de France », explique Maya Cesari.
https://francais.rt.com/france/73448-vers-tests-massifs-contre-coronavirus-en-france-pourquoi-tant-de-retard