« Du reste, le conseil national de l’ordre des médecins a bien compris qu’il fallait rappeler quelques règles de déontologie à certains médecins. Dans son communiqué du 23 avril 2020, qui vise particulièrement Didier Raoult (mais pas seulement lui, aussi des médecins dont un en Moselle qui ont communiqué un peu imprudemment dans un quotidien régional) » .
Gestion opaque, conflits d’intérêts, favoritisme : la liste des griefs formulés par la Cour des comptes à l’égard de l’Ordre des médecins en dit long sur cet organisme moralisateur.
Fondé par ordonnance en 1945, l’Ordre des médecins est chargé de veiller à la déontologie et à la discipline de la profession. Aussi, les praticiens sont-ils autorisés à attendre de ce censeur une conduite irréprochable. Or, si l’on en croit le dernier rapport de la Cour des comptes, paru en décembre 2019, la réalité est dramatiquement différente. Déjà épinglé, en 2012, pour l’opacité de sa gestion, l’Ordre n’a non seulement, pas rectifié le tir, mais son cas s’est sévèrement aggravé, à en croire les rapporteurs de la rue Cambon.
— Un ordre très riche et une comptabilité à l’emporte-pièce.
— Des rémunérations au petit bonheur la chance
Le plus décourageant, dans cette histoire, c’est que l’Ordre des médecins est ainsi chapitré depuis près de vingt ans sans que rien n’y fasse. « Malgré la médiatisation de plusieurs procédures où l’Ordre a été mis en cause pour avoir retardé la condamnation de médecins fautifs, la situation n’a guère évolué », regrette la rue Cambon, qui conclut : « Le nombre élevé des dysfonctionnements […] conduit à dresser un constat préoccupant du fonctionnement et de la gestion de l’Ordre, ainsi que de l’exercice des missions qui lui sont confiées par la loi ».