@Fergus
Il ne faut pas confondre le « nouvel ordre mondial »
et la théorie de l’« empire global », les deux expressions étant
parfois interchangeables alors qu’elles n’ont pas même histoire.
Bush père a utilisé la formule « nouvel ordre mondial » dans
un discours en 1990 pour exprimer l’idée de nouveauté dans la politique
étrangère de son pays (référence très
américaine à la « nouvelle donne et à la « nouvelle frontière »). Cette formule
clôturait la période de la guerre froide coïncidant avec l’implosion de l’URSS et
annonçait la première guerre du Golfe de 1991.
« Nous nous trouvons
aujourd’hui à un moment exceptionnel et extraordinaire. La crise dans le golfe
Persique, malgré sa gravité, offre une occasion rare pour s’orienter vers une
période historique de coopération. De cette période difficile, notre cinquième
objectif, un nouvel ordre mondial,
peut voir le jour : une nouvelle ère, moins menacée par la terreur, plus forte
dans la recherche de la justice et plus sûre dans la quête de la paix. »
La suite a montré ce qu’il en était de la « terreur »
et de la « paix » avec son fils…
Les partisans de la thèse de l’« empire global » considèrent
que l’emploi de cette expression témoigne d’une volonté d’expansion de la
puissance américaine et l’expression a été reprise à « contresens » par
ceux qui sont généralement taxés de « complotistes » ou « conspirationnistes »
pour dénoncer la mondialisation économique qui
se traduit par un ordre mondial polarisé autour des États-Unis.
Cette théorie corrobore d’ailleurs les conceptions de
Zbigniew Brzeziński (conseiller de Jimmy Carter) qui estimait que pour
maintenir leur hégémonie et devancer la prééminence de rivaux comme la Chine,
la Russie ou le Japon, les États-Unis devaient s’allier avec l’Europe pour
dominer l’Eurasie en cooptant ou en contrôlant ses élites. Comme l’Europe était
trop divisée, Brzezinski était partisan d’une coopération plus étroite entre le
Royaume-Uni, la France et l’Allemagne.
Tout cela n’a rien de « virtuel ».