l’Allemagne dicte sa loi
Après la décision du tribunal
constitutionnel de Karlsruhe, la fin de l’euro ?
FIGAROVOX/TRIBUNE - La Cour
constitutionnelle allemande a demandé à la BCE de s’expliquer sur
son programme d’achat de dettes. Cette procédure prouve que
l’Allemagne entend rester maîtresse des politiques monétaires de
la zone euro, juge le député Christian Hutin, qui appelle la France
à davantage de lucidité.
Il s’agit très clairement d’un
ultimatum adressé à la BCE.
Tout d’abord, il s’agit très
clairement d’un ultimatum adressé à la BCE. « Si vous êtes
en dehors des traités qui vous interdisent essentiellement deux
choses (et c’est pour cela que nous avons accepté l’euro)
l’interdiction de financer directement les États et ensuite de
lutter d’abord et avant tout contre l’inflation, nous ordonnerons
alors à la Banque centrale d’Allemagne de cesser toute
participation à vos activités. » Cette simple (mais
considérable) annonce a immédiatement mis l’Italie et l’Espagne
sous tension.
Qu’en est-il donc de la fameuse
indépendance de la BCE ? En réalité, l’Allemagne nous dit que
la patronne c’est elle et que l’euro ne saurait être autre chose
qu’un Deutchmark bis. Ce que celles et ceux qui
regardent les choses en face savent depuis longtemps. Il convient
maintenant de le reconnaître, ce qui sera un grand progrès.
Qu’elle refuse que la BCE devienne
une gigantesque « centrale d’achat » de crédits pour financer des
États qui refusent de se soumettre à l’ordolibéralisme qui a
fait en partie la puissance de l’Allemagne.