Redressement industriel de la France
: il faut congédier le personnel politique aux commandes
Tribune collective signée par les
économistes Christian Gomez, Gérard Lafay, Philippe Murer, Jacques
Sapir, Henri Temple et Jean-Claude Werrebrouck.
Notre pays a été incapable de fournir
les masques, les moyens de détection et les respirateurs face à la
pandémie, cependant que les infrastructures hospitalières, si elles
ne se sont pas effondrées, n’ont tenu que grâce à l’abnégation
du personnel de santé. Désormais, le sujet majeur est
l’effondrement de notre industrie, reconnu par la plupart des
observateurs objectifs. Ceci explique notre profond déficit
commercial et la situation lamentable dans laquelle s’est trouvée
la France dans la crise du coronavirus. C’est pourquoi il est
essentiel de comprendre les vraies causes de cette situation, afin de
dessiner les moyens de sortir de la profonde crise économique qui
nous pend maintenant au nez.
Depuis plus de quarante ans, le nombre
d’emplois dans l’industrie française est passé de 6,5 millions
à 2,7 millions de salariés, cependant que la part de la valeur
ajoutée industrielle dans notre produit intérieur brut est tombée
de 24 % à 10,5 %. Une telle évolution est due à de multiples
causes : l’affaiblissement de notre système productif et de
l’Éducation nationale, l’illusion d’une société
postindustrielle, le libre-échange illimité dans la mondialisation,
la financiarisation de l’économie mondiale, le rôle crucial du
taux de change réel, la faiblesse structurelle du capitalisme
français.
Comment sortir de la situation
actuelle ?
-
la nécessité impérieuse de la
souveraineté nationale,
-
l’établissement d’une Europe
des nations,
-
une formation efficace de la
population active, la mise en œuvre d’une ingénierie
industrielle,
-
une incitation massive à la
modernisation des équipements,
-
l’instauration d’un
capitalisme populaire.
En dépit d’une repentance tardive,
l’actuel président de la République, Emmanuel Macron,
inféodé à la finance, comme ses prédécesseurs, va très
probablement continuer à se situer dans la même lignée. C’est
pourquoi, lors de la prochaine élection présidentielle, il sera
essentiel de congédier ce personnel discrédité.