@Séraphin Lampion
Bravo pour cette réflexion, qui tire les rallonges. L’auteur aurait du en effet débrayer sur la notion de philosophe, un titre qu’on semble donner de façon définitive aux diplômés ad hoc. Les médias font des ronds de jambe avec quelques infatués, prenant parfois de plus en plus de morgue, en fonction du nombre de micros tendus.
D’une façon générale, l’époque adore justifier la pertinence des invités en assommant d’emblée l’auditeur des titres, qui font penser aux anciens noms de famille de la noblesse…."Maitre de conférence à Diderot...Chercheur à l’institut des hautes études…Une volonté de transformer d’ailleurs en sciences exactes souvent des sciences humaines, tenant debout selon les opinions de leur auteur, mais faisant passer celle ci à une sorte d’expertise éclairée, et qu’il sera bien difficile au contradicteur de critiquer, surtout si le pauvre a bac moins cinq...
On oubliera donc qu’énormément de génies ont eu des vies tout à fait hors académie, et que Platon et Socrate ont été des soldats, Rousseau un errant...
Mais voilà que miracle des temps et du covid, L’infirmière est vue comme une héroïne, en fonction du fait qu’elle descend tous les jours aux frontières de la vie et de la mort, chose qu’on semble découvrir subitement.
La distribution de la parole et sa légitimé est donc fonction d’un ensemble de lois tenant à la société du spectacle, et de la culture, avec la fosse à orchestre de la politique en second plan.
Le promoteur de l’université de Caen a été un moment très crédible, et novateur, car critiquant justement la distribution des rôles, et la dynamique de la culture officielle.
Il a vieilli, il est devenu trouble, gagné par la paranoïa. Rien de plus classique, et d’universel. Robespierre était un humaniste et un poète, avant qu’il ne s’égare dans la terreur avec quelques autres, dans une époque où éliminer la concurrence menait à hausser son discours et à raccourcir les têtes.
Nous en sommes toujours là, quoique au deuxième degré.