@Matlemat
La quarantaine qu’on nous a imposée est une répétition, un apéritif, une préfiguration de l’homme du futur auquel les patrons universels travaillent de façon maniaque. Un homme que nous pouvons synthétiser en deux mots : code-barres. Un individu absolu, simple nombre, totalement privé de références, désidentifié et désocialisé, dont la seule fonction est de rester enfermé à la maison pour simuler la vie, peut-être organiser, assis et en pantoufles, des meetings ou des fêtes, oubliant sa frustration en faisant des achats compulsifs on line, tissant des « amitiés » qu’il ne voit ni ne connaît. Un onaniste du plaisir performant, obsessionnellement voué à son clavier, dont la vie sera enfermée dans un portable, dans la consommation avide d’images, vidéo-jeux, cinéma trash, pornographie. On voit déjà se diffuser en Occident le style de vie déjà établi au Japon qu’on connaît sous le nom de Hikikomori : des milliers de jeunes qui ne sortent plus de leur chambre depuis des années et ne vivent qu’à travers le web.
La plus haute aspiration du dernier homme réduit à un mot de passe sera de posséder une automobile, peut-être sans pilote, depuis laquelle il pourra donner des ordres dans sa cuisine, régler la température du four, ouvrir le frigidaire, ou activer la plaque à induction. Le réel aliéné du capitalisme industriel laisse place à l’obscène surréel du capitalisme absolu et virtuel.
Humains, réveillez-vous, sortez de la caverne, avant qu’il soit trop tard ! La cloche de l’homme cyborg a déjà sonné dans le confinement planétaire. Nous serons tous pucés, tracés, surveillés, épiés même dans nos désirs et intentions. En l’espace de vingt ans, nous vivrons tous dans la Matrice universelle, où le fait de se sentir humain ne sera qu’un vieux souvenir, étouffé dans le cauchemar des survivants. Qui se révoltera ? Qui fera des révolutions, parmi les humains réduits à des codes-barres ? Où trouverons-nous l’élan pour la construction d’une communauté d’hommes libres quand nous nous trouverons encerclés de partout par des transhumains, étrangers l’un à l’autre, méfiants envers nous-même et envers tous, êtres égotistes au regard fixé sur nos portables, sur notre éphémère prestation onaniste et virtuelle ? Quelle solidarité pourrons-nous tisser entre humanoïdes dé-socialisés ?
10/06 20:53 - Patrick Samba
07/06 21:32 - xana
Merci Adèle Coupechoux (joli alias) pour votre réaction que je partage tout-à-fait. Les gens (...)
07/06 19:34 - Adèle Coupechoux
Merci pour votre article. Je rajouterai que ceux qui portent des masques en permanence (...)
07/06 11:56 - Clojea
@charlyposte : Merci pour votre intervention et le lien. Grande question. Qui à inventé ou (...)
07/06 10:54 - samy Levrai
07/06 10:40 - JL
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