@sls0
Epictète était un esclave et il se considérait en effet plus libre que son propre maître.
Il expliquait que pour la plupart des hommes le bonheur, ce serait d’avoir tout ce qu’ils désirent, et la
liberté, ce serait de faire tout ce qu’ils voudraient. Mais l’homme, esclave de ses désirs, n’a ni
bonheur, ni liberté. Obtenir tout ce qu’il désire et faire tout ce qu’il
veut n’est pas en son pouvoir. Cela ne dépend pas de lui, mais de circonstances
extérieures, de la coopération d’autrui et de la chance. Alors, qu’est-ce qui
dépend de lui ? Qu’est-ce qui est en son pouvoir ?
En fait, ce qui ne dépend que de lui et ce sur quoi il a un pouvoir absolu, c’est sa volonté.
Chacun doit décider de ce qu’il veut : si je ne veux pas
aller à un endroit, on peut m’y contraindre par la force, m’y emmener manu
militari, mais on ne me fera pas vouloir y aller. On aura changé mon corps de
place, mais on n’aura pas pu changer ma volonté. Chacun possède un libre-arbitre,
comme disent les philosophes, et dispose d’un domaine de pouvoir et de liberté,
qui est intérieur.
La maîtrise de sa propre volonté, de ses pensées et de ses désirs
est une règle de vie fondamentale pour les stoïciens :
“Si quelqu’un livrait
ton corps au premier venu, tu en serais indigné ; mais de livrer toi-même ton
âme au premier qui t’insulte en le laissant la troubler et la bouleverser, tu
n’en as pas honte ? ” Epictète - (Manuel, 28).