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Commentaire de Loatse

sur Réflexions, questions et raccourcis au sujet de la pauvreté profonde et de son éradication


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Loatse Loatse 13 juillet 2020 08:56

mon monde idéal n’est pas celui ou les plus pauvres recoivent 1000 euros pour se rendre de leur hlm au supermarché ou bien pouvoir acheter sur internet une paire de chaussures bas de gamme à durée de vie très limitée en provenance d’un pays lointain.

C’est un monde de petites structures auto suffisantes, avec réhabilitation des petits commerces, de l’artisanat...et dans lequel chacun peut à sa mesure participer aux besoins collectifs...se sentir utile dans son quartier, sa communauté.

Nos villages se sont construits et ont longtemps vécu sur ce modèle là, participatif.

Je trouve ce monde absurde, qui fait pousser des arbres d’ornements dans les quartiers pauvres et excentrés des villes alors que noyers, pommiers, cerisiers, figuiers y auraient leur place et leur utilité. Non, 1000 balles pour acheter des pommes golden sous plastiques, gavées de pesticides, provenant d’autres pays ca ne questionne pas !

1000 balles pour les dépenser dans de grands hangars dans lesquels les caissières sont remplacées par des machines ; en attendant la généralisation des caddies intelligents qui scannent...

nos ancêtres se retourneraient dans leur tombe en voyant ce monde dans lequel la relation commercant/client s’est réduit à une voix synthétique sortant d’une machine et vous demandant si « vous avez un sac cabat »... ou poser une question au télephone vous vaut en réponse : tapez 1, tapez 2... tapez 6 (c’était quoi au fait le 1 ?)

un monde dans lequel le bonheur de sa jeunesse se traduit par pouvoir aller commander et payer sur des bornes, des petits pain spongieux (ou plutôt des pâtons d’amidon) avec une semelle de viande.

un monde dépendant, car il n’a plus le savoir faire de base... (non un clic ne fera pas pousser les patates)

Avec la moitié de ce ru (salaire à mi temps), un poulailler, un potager et mes pulls fait maison, j’ignorais que j’étais pauvre, c’est le regard des autres (j’étais jeune), qui a changé ma vision des choses. Il fallait avoir pour être me disait ce regard.

J’étais décalée dans ce monde là..

Alors j’ai eu honte de mes vêtements qui n’étaient pas à la dernière mode, de laver mon linge à la main au lavoir(comment, tu n’as pas de lave linge ???) de mes ongles sans vernis ni manucure, 

et comme tant d’autres avant moi, j’ai quitté ma montagne, mon air pur, et ce bonheur tout simple, frugal pour un monde d’illusions...


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