"Le Xe siècle a été une période marquée par le déclin du pouvoir central, l’anarchie, la soif de pouvoir et l’oppression impitoyable de la population paysanne. Les chevaliers qui, à l’époque de Charlemagne, étaient encore capables de donner corps à leur rapacité estivale sur les païens, se tournèrent maintenant vers les paysans et se battirent entre eux. Ils ont volé, pillé et invoqué leurs merveilleux droits. Le système d’exploitation est devenu la règle et le droit au pillage a été établi. Puis les chevaliers ont également commencé à calomnier leur rapacité sur des motifs ecclésiastiques. Les membres du clergé -prêtres et évêques -ont peu à peu senti leur emprise s’affaiblir sur une société dont l’épine dorsale était constituée par des guerriers impitoyables.
Beaucoup d’évêques pensaient avec nostalgie à l’époque carolingienne, où la structure de la société était ancrée dans l’autorité d’un roi, un roi oint. La cruauté des combattants a aussi donné lieu plus tard à l’hérésie, qui est apparue ici et là. Cela a donné lieu à des flambées de résistance contre les puissances établies, dont le clergé faisait également partie. Beaucoup d’hérétiques prônaient une société sans classes et désignaient des évêques et des prêtres comme complices de l’oppression.
Les chevaliers et les hérétiques sapaient gravement l’autorité de l’église. Une chose était certaine : pour protéger les intérêts de l’église, le chevalier devait être récupéré. Le pape Grégoire VII (1073-1085) lui donnera un coup de main. Il payait pour tous les péchés à chaque guerrier, quoi qu’il ait fait auparavant, qui défendait le patrimoine de l’église. Mais la récupération la plus efficace a été celle des Croisades. Ils ont garanti l’aventure, contenue dans une mission divine : la libération du Saint Sépulcre. De plus, les paysans seraient, du moins pour le moment, libérés de la bride des chevaliers.