@ETTORE
Jusqu’à il n’y a pas longtemps, je vivais à la campagne.
Mais depuis quelques années, la ville m’encercle progressivement.
Mon champs de vision est passé de céréalier à bétonné.
Le bruit des voitures a remplacé celui des tracteurs.
Le bruit des tondeuses a remplacé celui des moissonneuses.
Le bruits des échangeurs de climatisations couvre celui du vent.
Les cris des voisins éloignent les chants des oiseaux (il reste bien un merle courageux, mais je ne l’entends que quand il se pose sur ma cheminée).
L’odeur du gazole et des pots d’échappement à remplacé la bonne odeur des épandages de purin ou de lisier.
L’odeur du gazon fraîchement coupé a remplacé l’odeur du colza et la poussière de moissonnage du blé.
C’est décidé, je déménage, je vais me chercher une maison 10 kilomètres plus loin Mais pas plus loin, faut quand même que j’aille travailler.
C’est mon seul regret, être prolétaire plutôt que paysan, mais ici il n’y a pas de terre à cultiver à moins d’être un « Industriel de l’agriculture », un Céréalier à grande échelle ...
Il mettront bien 10 ans à me rattraper, les citadins, et d’ici là je serais à la retraite et je pourrais partir plus loin.
Par contre, une fois retraité, il me faudra quitter mon terroir pour retrouver les champs, les vaches, les bosquets, les renards, les écureuils, les biches, les faisans, les tracteurs et ces foutues taupes.
Car voyez-vous je suis Briard, non seulement de résidence mais aussi de naissance et de cœur.
Mais d’ici 10 ans, ma Brie natale tout entière ne sera plus qu’une banlieue de la mégapole Parisienne, envahie de Bobos et de Prolos tous gris et puant la ville.