@stef
Premier mensonge :
Adama Traoré aurait été interpellé lors d’un contrôle aléatoire, et probablement pour des raisons racistes.
Le
19 juillet 2016, c’est parce que Bagui Traoré, le frère aîné d’Adama,
est soupçonné d’être impliqué dans une affaire d’"extorsion de fonds au
préjudice d’une personne placée sous curatelle renforcée" que le
procureur commande, sous réquisition judiciaire, un "service de
prévention de proximité". Les faits sont particulièrement accablants :
le 8 juillet 2016, à Beaumont-sur-Oise, deux hommes et deux femmes sont
entrés illégalement au domicile d’un couple, dont la femme est sous
curatelle. Bagui Traoré fait partie de l’équipe. Ce soir de juillet, la
femme vulnérable passe la soirée avec deux amis. Bagui Traoré et ses
amis « exercent de nombreuses violences sur le couple afin de se faire remettre des objets »,
nous explique-t-on. A cette occasion, ils dérobent une bague, un
collier, 40 euros en liquide, une télévision et des vêtements.
A
la suite de cette agression sordide, à la demande de la justice, trois
militaires du peloton de surveillance et d’intervention (PSIG) de la
gendarmerie procèdent à des contrôles d’identité de personnes citées
dans la réquisition judiciaire. Au moment de contrôler Bagui, qu’ils
reconnaissent grâce à des éléments de description - tâche de naissance
sur la pommette gauche, cicatrice à l’avant-bras droit, cicatrice sur
l’auriculaire gauche et le poignet gauche -, une personne qui est avec
lui et qu’ils n’identifient pas, lâche son vélo et court.
Surpris,
deux gendarmes le poursuivent pendant que le troisième reste avec
Bagui, qui n’oppose aucune résistance. Rattrapé, l’homme bouscule un
gendarme avant d’être menotté à un bras. Ne disposant pas de pièces
d’identité, il déclare s’appeler Adama Traoré. Les gendarmes ne le
connaissent pas. Contrairement à ce qui sera dit, ce n’est pas lui, mais
bien Bagui qui était donc ciblé par la demande de la justice. Puisque
le débat actuel nous impose d’entrer dans des considérations de couleur
de peau, notons que deux des gendarmes ayant participé à
l’interpellation d’Adama Traoré étaient eux-mêmes noirs.