Deuxième mensonge :
Adama Traoré a été tué par un plaquage ventral excessivement violent.
Selon
les informations que nous nous sommes procurées auprès de plusieurs
sources, après avoir été interpellé par les gendarmes le 19 juillet 2016
à Beaumont-sur-Oise, Adama Traoré demande de faire une pause pour
reprendre son souffle. Nous sommes alors en plein été sous un soleil de
plomb. Essoufflés eux-mêmes et constatant qu’Adama l’est aussi, la
demande est accordée par les militaires. Mais tout à coup, un ami
d’Adama le reconnaît et l’aide à s’enfuir une nouvelle fois en frappant
un gendarme. Il entre alors par effraction au domicile d’un habitant et
est rattrapé par un autre équipage de trois militaires en uniforme,
alors qu’il se cache, allongé par terre, enroulé dans un drap, à côté
d’un canapé dans l’appartement. Les gendarmes se répartissent les rôles :
le premier immobilise les jambes et les deux autres s’occupent chacun
d’un bras. Au cours de l’interpellation qui dure entre trente secondes
et une minute, ils s’aperçoivent que l’homme a déjà une menotte attachée
au bras - celle passée par la première équipe de gendarmes. A aucun
moment un plaquage ventral (notion qui n’existe pas d’ailleurs dans les
techniques d’immobilisation dans la gendarmerie, NDLR) n’a été effectué
par les gendarmes. Le trajet en voiture jusqu’à la gendarmerie de Persan
est très court : un kilomètre. Arrivé à la brigade, un gendarme
s’étonne de voir Adama assoupi et découvre une tâche d’urine sur le
siège. En réalité, il a perdu connaissance. Immédiatement, les pompiers
et le Samu sont appelés et Adama est placé à l’ombre en position
latérale de sécurité, menotté - en raison des deux tentatives
précédentes de fuite -, dans la cour. C’est ce que constateront deux
pompiers à leur arrivée. Ce qui ne devait pas arriver se produit :
malgré les tentatives pour le ranimer, il est trop tard. C’est un drame
pour tous : Adama Traoré est mort.
A aucun moment Adama Traoré n’a donc été victime d’un plaquage ventral lors de son interpellation.