Cher Bertrand Damien, bien que votre article ne soit pas un pavé de 500 pages contenant une bibliographie pléthorique, je souscris à son objectif
J’ajouterais à cette occasion une observation, dont j’ignore l’exact degré de pertinence. Mais soit, allons-y.
Si l’on admet, comme moi, que le fait religieux est une construction intellectuelle, elle émane subséquemment de l’Homme. Principalement pour combler un vide. L’Homme a horreur de l’incertitude, l’inconnu ne l’attire que dans le but d’y découvrir quelque chose. Les croyances ont meublé les vides durant des millénaires, elles ont expliqué l’origine du monde, les phénomènes naturels, etc. Mais la religion, elle, a en plus permis d’asseoir une autorité sur les masses. Afin de justifier des interdits, des préceptes, bref, de réguler la société sur une base légitime bien qu’immatérielle.
Ces siècles derniers, la science a fait des progrès ahurissants, nous expliquant l’infiniment grand et l’infiniment petit, les rouages, les lois de la nature. Dès lors, là où la croyance voyait une intervention divine, la science a expliqué. Là où la déité se nichait, la réalité factuelle a été découverte. Pour les uns, il s’agit d’une immonde démystification déprimante, pour les autres, une source d’émerveillement sans borne. Certains craignent encore le décodage du réel, d’autres sont satisfaits d’enfin maîtriser des savoirs d’une rare complexité. La connaissance est un enrichissement et l’ignorance est encouragée par la religion (schématiquement).
J’en arrive à mon observation :
Plus la science progresse, moins Dieu a de place pour se manifester. Dès lors, un athée optimiste se dira : « plus on élimine les facteurs de croyance, plus on fait reculer l’idée de Dieu ». En effet, plus personne d’éduqué ne voit la volonté de Dieu dans les nuages de criquets, la course de la lune ou la propagation d’une maladie infectieuse.
Or, je pense que l’inverse est en train d’émerger, petit à petit. En effet, évacuer Dieu par l’atome ou la médecine est chose devenue aisée : observation, expérimentation, reproduction, établissement d’une loi, application, etc. On prouve l’existence d’un microbe, on en connait les effets, on maîtrise. Mais précisément : à force de faire reculer Dieu des sphères analysables, observables, des faits concrets, des techniques, on le relègue lentement dans la sphère totalement immatérielle. Et là se trouve la pierre d’achoppement : en dernier recours, le croyant invoque la foi, cette capacité hallucinante de justifier un fait précisément par son absence de preuve.
Je pense que l’on atteint les limites des armes disponibles pour faire reculer les religions, dès lors que la foi, elle, est irréfutable. Les religions, repoussées dans leur dernier bastion, ont découvert une nouvelle force : celle de jouer la carte « totalement immatérielle ». Et c’est malheureusement la meilleure, la plus redoutable. De certaines longues discussions avec des croyants, je sais qu’il est impossible de les faire douter. Pire : ils demandent à l’athée de prouver l’inexistance de Dieu, ce qui est évidemment absurde, puisqu’on ne démontre pas l’inexistence d’un être immatériel et inobservable. Leur « truc », c’est d’inverser la démarche scientifique, puisque celle-ci exigerait de leur part de démontrer leur thèse, ce dont ils sont incapables.
En conclusion, j’aimerais avoir l’une ou l’autre réaction à ce constat. Suis-je parano à l’excès ? Les croyances ont-elles bien été reléguées dans une sphère inattaquable ?
PS : je sais que le débat concerne le monothéisme, mais je ne pense pas trop m’éloigner du fond.
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