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Commentaire de Tama

sur Et pourtant, Dieu était mort...


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Tama (---.---.18.48) 11 mai 2006 04:01

@ Bertrand Damien :

« En ce qui me concerne, je pense que la Foi est davantage qu’une seule construction intellectuelle individuelle, c’est aussi le produit d’une culture. »

Je ne m’étais pas fait comprendre smiley. Je voulais dire que le fait religieux n’existait pas de manière naturelle, autonome. Au contraire de la matière, qui existe sans avoir besoin d’un regard ou d’une opération cognitive quelconque (oui, je réfute le relativisme philosophique et le constructivisme trop poussé). De ce fait, c’est un produit humain. Je sais fort bien qu’il est lié à la culture, mais la culture, par définition, n’est pas la nature, il s’agit d’une série de comportements et de pensées qui sont typiquement humains et émanent de lui. Mais j’avais opéré un raccourci smiley.

« Vous dites que l’homme a horreur de l’incertitude. Oui. Mais pour moi, ce n’est pas l’incertitude en tant que telle qui pousse l’homme a chercher des réponses rassurantes dans la religion. C’est la PEUR de l’incertitude qui explique plus que tout les croyances, la Foi, les religions. C’est une intense peur existentielle, et effectivement une ANGOISSE profonde face à l’inconnu et à l’inexpliqué. »

Une fois de plus, un raccourci malencontreux de ma part. Il est bien évident que l’inconnu engendre la curiosité et la peur, que la science est liée à la curiosité et la croyance aveugle (foi) à la peur. Peur qui peut entre autres provenir d’un infantilisme. A titre d’exemple, tout être humain raisonnable peut se trouvé confronter à une sorte d’instant crucial où, plus ou moins consciemment, il accepte ou non de devenir adulte, d’accepter son sort et ainsi vivre son unique vie pleinement, en assumant tous ses actes, sans faux-fuyants, en acceptant que la disparition se trouve au bout du chemin. S’il ne peut l’accepter, par peur justement, il refusera de considérer qu’il n’a qu’une vie, que nous sommes redevables de notre vivant des actes que nous posons, que c’est ici et maintenant qu’il faut se réaliser ou apporter sa pierre à l’édifice humain, etc. A quel moment de la vie est-on incapable d’accepter le déplaisir, d’accepter que la réalité ne se transforme pas suivant nos seules idées, que les bonnes choses ont une fin ? Précisément quand on n’est encore qu’un enfant...

« Pour libérer l’homme du Dieu qu’il s’est créé, il faut le libérer de sa peur. »

Vaste programme ! Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de demander autant smiley. Je crois déjà pas mal d’apprendre à l’humain à accepter sa peur, à accepter qu’il ne sait pas tout, sans pour autant qu’il en tire de conclusion hâtive : ce n’est pas parce que nos cerveaux ne comprendront peut-être pas tout, que tout n’est pas potentiellement explicable... Avoir peur permet la survie, craindre sa peur, voilà qui apporte la paralysie. Contournons les peurs pour ne l’affronter qu’après avoir armé celui qui devra s’y confronter smiley.

Cela dit, la question est si complexe que je risquerais d’encore provoquer des malentendus par manque de précisions et développements interminables smiley.

@ Daniel Milan :

Re - Ha ! Ha !

@ sunny walker :

« Nombres de thèses religieuses ont, de tout temps, été controversées (à juste titre) par la science, mais le tord des religions (mais pas toutes)est d’avoir voulu tenir tête à cette offensive soit par la force soit en »jouant« aux scientifiques elles-mêmes, le résultat en a été catastrophique car cela contribuait d’avantage à révéler leurs propre contradictions, sans parler des supercheries style : saint suaire etc..pour finalement déclarer forfait dans cette malheureuse tentative. »

Je suis assez d’accord, mais je pense que cette défaite renforce le besoin de se concentrer sur le point fort : la foi.

Une dernière remarque : arrêtons de croire que des vérités différentes peuvent coexister réellement. Si la science (par ses découvertes et ses lois) empêche l’existence d’une entité immatérielle pensante, alors que la religion la soutient, l’une des deux a tort, point barre. Une coexistence des deux visions sur un pied d’égalité est impossible. Si A dit que la terre est sphérique, que B dit qu’elle est cubique, une fois que A a démontré la sphéricité de la terre, il devient inutile à B de contre-argumenter. Ils ne peuvent avoir raison tous les deux en même temps (euh, que personne ne vienne me sortir le « chat de Schrödinger », ce serait vraiment trop idiot dans le cas d’espèce).

Si Dieu existe, vu l’état de sa création, c’est soit un sadique, soit un branleur. Dans le premier cas, si je n’y crois pas, c’est bien fait pour lui, dans le deuxième, de toute façon il s’en fout.


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