Vendredi 25 septembre 2020 :
Témoignage de Nicolas Bruder, chef de
service de réanimation de l’hôpital de la Timone, à Marseille :
À l’hôpital marseillais de la Timone,
le service de réanimation « proche de la saturation ».
« On a 15 ’lits Covid’, dont 14
pris. » Deux jours après les annonces du ministre de la
Santé, Olivier Véran, qui ont notamment placé Marseille en zone
« d’alerte maximale » de circulation du coronavirus,
Nicolas Bruder dresse le bilan de la situation sanitaire dans la cité
phocéenne. Invité d’Europe Matin ce vendredi, le chef de service de
réanimation de l’hôpital de la Timone constate une « augmentation
constante à la fois du nombre de malades hospitalisés et en
réanimation depuis le mois de septembre ».
« Dans mon service, où il y a 20
lits de réanimation, on a 15 ’lits Covid’, dont 14 pris »,
ajoute-t-il. Le service de Nicolas Bruder est donc « proche de
la saturation, à la fois sur les patients atteints du Covid, mais
aussi ceux victimes d’une autre pathologie ».
Car c’est une des grandes différences
avec la première vague du printemps dernier qu’il pointe : il n’y a
pas de confinement. Donc le service de réanimation de la Timone
continue « à avoir une activité ’normale’ » en plus de
l’épidémie.
Mais, à l’instar de la décision prise
jeudi par l’AP-HP (Hôpitaux de Paris) de déprogrammer jusqu’à 20 %
des opérations non-essentielles, cette « activité normale »
risque de ne pas durer. "Si cela continue à augmenter, non
seulement il faudra envisager une mesure similaire, mais ce sera
incontournable", confirme-t-il.
Quant à savoir si la décision de
fermer totalement les bars et restaurants de Marseille est justifiée,
Nicolas Bruder botte en touche, arguant qu’il s’agit d’une décision
« politique ».
Néanmoins, le spécialiste rappelle
qu’« on ne peut pas laisser les choses évoluer comme ça sans
rien faire. Si la situation perdure pendant deux ou trois semaines au
même rythme, ça va devenir ingérable. À l’inverse, si tout le
monde fait attention, l’épidémie va régresser et on pourra lever
les fermetures des bars et des restaurants qui sont un peu
discriminatoires ».
https://www.europe1.fr/societe/a-lhopital-marseillais-de-la-timone-le-service-de-reanimation-proche-de-la-saturation-3994102