Il ne faut pas employer le mot « arabe » à tort et à travers, et il n’est surtout pas synonyme de « sémite » cet adjectif inventé par
des linguistes au 19ème siècle pour désigner un groupe de langues de la même famille comprenant l’hébreu,
l’arabe et l’araméen entre autres.
Le mot « arabe » n’est pas apparu avec l’islam. On en trouve
la première mention dans un texte, gravé sur une stèle en cunéiforme, qui
raconte que le roi Salmanazar III aremporté une victoire contre plusieurs rois
dont « Gindibou l’Arabe ».
Pendant plusieurs siècles, le terme « arabe » n’a été
utilisé que dans des textes provenant de civilisations étrangères au monde
arabe lui-même : Perses, Hébreux, Grecs, etc. Ce n’est qu’entre les 2ème et
3ème siècles que des habitants de la région connue aujourd’hui sous
le nom d’Arabie se sont déclarés eux-mêmes « arabes ».
Le mot « arabe » vient probablement de abhar qui signifie «
se déplacer » ou « passer ». Dans le Coran, ce terme désigne les nomades qui vivaient de l’élevage de chèvres, de moutons ou de dromadaires,
qu’on nomme aussi « Bédouins ». Puis, « arabe » a qualifié toutes les personnes
qui parlaient la langue arabe parlée par les bédouins. Par exemple, au 16ème
siècle, des maçons venus d’Égypte, de Syrie ou d’Irak pour travailler à Istanbul
pouvaient se retrouver à la « mosquée des Arabes » (arab jami).
Aujourd’hui, le mot « arabe » n’a de sens que pour désigner
la langue parlée dans l’administration et la vie culturelle de vingt-deux pays
du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, ainsi que dans la tradition religieuse. Il ne désigne pas davantage une catégorie ethnique que le mot « sémite ». Le
Coran peut être traduit mais les fidèles l’apprennent en arabe, sa langue
d’origine. Le mot « arabe » est également employé pour qualifier les habitants
de ces pays qui formeraient un « peuple arabe » et partageraient des origines
communes, ce qui reste à démontrer.
En tous cas ; l’emploi de ce mot dans le contexte de l’article
est un anachronisme qui ne peut qu’embrouiller des réalités déjà confuses.